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Concert à l’Opéra : un « Pierrot lunaire » et tourmenté

photo David Morganti

La première école de Vienne rencontre la seconde lors de ce concert jeudi 15 décembre au Théâtre des Arts à Rouen. Les musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie et le pianiste Christian Erbslöh interprètent des œuvres de Schubert et Pierrot lunaire de Schönberg. Gagnez vos places en écrivant à relikto.contact@gmail.com

 

photo David Morganti

Un concert avec des œuvres de Franz Schubert (1797-1828) et Arnold Schönberg (1874-1951), c’est rappeler les liens entre la première école de Vienne et la seconde. « Pour l’un, il y a un ancrage dans le classicisme, pour l’autre, une direction vers l’atonalité. Avec Schönberg, nous entrons dans un autre système. Les repères que nous avons eus jusqu’à présent disparaissent pour aller chercher autre chose. Il s’affranchit de tous les pôles qui font référence. Ce qui a donné notre musique sérielle. Ce fut déconcertant pour tout le monde », explique Christian Erbslöh.

 

L’œuvre essentielle des recherches de Schönberg et la plus connue reste Pierrot lunaire que le pianiste et les musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie jouent jeudi 15 décembre au Théâtre des Arts au milieu du décor de The Rake’s Progress, l’opéra d’Igor Stravinsky, mis en scène par David Bobée. Pour tous, « c’est un challenge. C’est une partition difficile », confie Jacques Perez, violoncelliste. « Tout d’abord, nous avons chacun beaucoup à faire. De plus, nous l’interprétons sans chef. Tout est donc basé sur l’écoute. Nous devons respirer ensemble ».

 

Pierrot lunaire est une commande de la part d’une conteuse et chanteuse, Albertine Zehme à partir de 21 poèmes d’Albert Giraud, auteur belge. Créée en 1912 à Berlin, cette partition est singulière pour son instrumentation, son parlé-chanté et les variations des ambiances. « Elle peut être très violente. On sent un Schönberg très tourmenté. Il s’interroge notamment beaucoup par rapport à la religion. Chez lui, il y a toujours eu cette contradiction par rapport au fait religieux », remarque Christian Erbslöh.

 

En contrepoint à cette pièce musicale, les musiciens reviennent sur l’héritage de la première école de Vienne avec trois œuvres de Franz Schubert, un Trio à cordes en si bémol majeur, Notturno, une partition très intime, et Le Pâtre sur le rocher, un lied entre ombre et lumière.

 

 

  • Jeudi 15 décembre à 20 heures au Théâtre des Arts à Rouen. Tarifs : de 21 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr