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Concert au 106 : décrochez la lune avec Sophie Hunger

SOPHIE HUNGER - ok CMYK - 300dpi - 2912x1921px -®element-sEn France, Sophie Hunger a une cote d’amour exponentielle. Ailleurs aussi. Son précédent album s’est vendu à 350 000 exemplaires. Sa tournée a été longue. Si longue qu’elle ne voulait plus entendre parler de musique. Sophie Hunger, chanteuse à la voix puissante, compositrice, pianiste et guitariste suisse, a pris l’air, a découvert que la lune est née d’une collision entre la Terre et un corps céleste dans un musée du Golden Gate Park à San Francisco. Son nouvel album s’intitule Supermoon. Un album de contemplation où il est question de départ, de voyage vers l’inconnu. Sophie Hunger est en concert samedi 3 octobre au 106 à Rouen.

 

 

Est-ce que la lune est inspirante ?

Je ne sais pas si la lune m’inspire. Ce qui est drôle avec la lune, c’est qu’elle est une partie de la Terre. Donc, elle fait partie de nous. On l’a abandonnée ou elle nous a abandonnés. Avant de savoir que la lune est une partie de nous, je la voyais comme un élément ésotérique. Maintenant que je connais son histoire, j’ai un peu pitié. Elle est là-haut toute seule. Quand on regarde la lune, on se regarde. Quand on parle avec la lune, on parle avec nous-mêmes. Je trouve cela très intéressant.

 

Est-ce qu’elle vous fait rêver ?

Non, j’ai seulement pitié. Pourtant, elle a plus de force que nous. Si elle décide de nous quitter, va-t-on survivre ?

 

Il y a beaucoup de croyances autour de lune. Qu’en pensez-vous ?

Je n’aime pas ce mot croyance. Je suis athée et je préfère les explications scientifiques.

 

Avez-vous toujours été athée ?

Non. Quand j’étais petite, j’allais le dimanche à l’église. C’est à l’école que l’école, j’ai commencé à réfléchir et je me suis rendue compte que la religion était une histoire, une invention.

 

Avez-vous été déçue ?

Oui, j’ai été très triste. Pour moi, Dieu était là pour moi, faisait attention à moi, réglait tous les problèmes. J’ai donc été très triste et assez déstabilisée. Il a ensuite fallu que je comprenne certaines choses comme apprendre les choses par moi-même, prendre des responsabilités. Tout cela a pris entre deux et trois ans.

 

Est-ce que vous vous êtes sentie plus libre ?

Non, au contraire. Je me suis sentie moins libre. Quand on croit que quelqu’un fait tout pour vous, veille sur vous, vous pensez que rien de négatif peut vous arriver. J’ai donc dû apprendre à faire attention à moi. Et ça, c’est plus stressant.

 

 

 

Dans votre album, vous multipliez les ambiances. Est-ce pour refléter les zones d’ombre et de lumière de la lune ?

Non, j’ai écrit les titres, les uns après les autres dans des différents endroits, dans des appartements différents. A chaque fois, j’ai écrit dans un style particulier. Certainement en raison des personnes qui occupaient ces habitations. Certaines étaient plus sombres, d’autres, plus bobo…

 

Est-ce que vous vous sentiez étrangère, thème essentiel de l’album, dans ces divers endroits ?

Oui, au début. Puis, j’ai commencé à porter les vêtements des personnes qui m’hébergeaient, à me sentir comme eux. Je faisais ainsi partie du quotidien de quelqu’un d’autre. J’ai pris ses habitudes. Cela m’a beaucoup aidée à me sentir moins seule.

 

  • Samedi 3 octobre à 20 heures au 106 à Rouen. Tarifs : de 20 à 5 €. Résrvation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com
  • Première partie : Valoy