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Concert au Havre : Socalled en vrai et en images au Tetris

socalledUne soirée pour découvrir Socalled. Tout d’abord à travers 18 courts métrages. Le réalisateur québécois, Garry Beitel, a dressé le portrait de cet artiste touche à tout qui pioche avec gourmandise dans toutes les disciplines artistiques. Socalled, alias Josh Dolgin, est pianiste, chanteur, compositeur qui écrit un hip-hop dansant, arrangeur, photographe, cinéaste, magicien… Il est un boulimique de travail et casse les barrières qui freinent sa créativité. Il est mercredi 4 novembre au Tetris au Havre. Il reste des places à gagner. Appelez au 06 16 08 60 28

 

Vous faites partie de l’univers hip-hop. Pourtant, vous n’avez jamais cessé de bousculer ses frontières. Pourquoi ?

J’ai commencé par la musique classique. J’ai appris à jouer du piano. A l’adolescence, je me suis tourné vers le hip-hop. C’était la musique qu’écoutait ma clique. C’était aussi une musique qui me parlait, qui était dans l’air du temps. J’ai donc poursuivi mon chemin avec le hip-hop. Mais je suis fan de tous les styles de musique. Dans ce monde numérique, nous pouvons avoir accès à tous les styles. Alors j’essaie de mélanger tout cela.

 

Pourquoi était-ce si évident, pour vous, le hip-hop ?

Mon premier amour reste le funk. J’ai toujours aimé les chansons de James Brown. Je suis Canadien, juif, blanc et la musique américaine, africaine m’a toujours parlé. Quand j’ai entendu pour la première du hip-hop, c’était, pour moi, une évolution directe de cette musique. J’ai fait mon hip-hop à ma sauce, avec les sons de mon temps.

 

Quel hip-hop préférez-vous ?

Le hip-hop d’aujourd’hui me parle peu. Je n’ai plus 16 ans. Je suis plutôt fan du hip-hop des années 1990. C’est l’ère dorée de cette musique.

 

Vous avez travaillé avec de nombreux artistes. Comment sont nées ces différentes collaborations ?

La meilleure collaboration est celle qui est organique. Je rencontre une personne et on essaie de travailler ensemble. C’est le plus facile. Parfois, les collaborations naissent d’un rêve. Je pense à mes héros. Alors je tente de provoquer des rencontres. Il y a aussi les artistes que je découvre sur scène. Je me dit : ce serait intéressant de travailler avec eux. Je connais Chilly Gonzales depuis mon adolescence. Ce fut facile de collaborer avec lui. Quant à Fred Wesley, c’est un rêve. Je me suis lancé dans une recherche pour le rencontrer. J’ai vu Josey Wales, chanteur de reggae jamaïcain, sur scène. A la fin du concert, je lui ai demandé dans mon studio. Il a accepté.

 

Vous pratiquez aussi le dessin, la magie, la photo. Quelle place ont ces arts dans votre démarche ?

Tout cela était des loisirs. Enfant, j’ai toujours dessiné. J’ai eu mon premier appareil photo à l’âge de 13 ans. J’ai aussi commencé la prestidigitation. Avec le temps, j’ai continué à développer ces loisirs. La musique est une passion, mon amour et est devenu mon travail. Je ne sais pas pourquoi elle a pris plus d’importance que le reste.

 

Et le cinéma ?

C’est mon grand rêve. Pour moi, c’est l’art le plus collaboratif. La musique, c’est déjà pas mal parce qu’il faut réunir des musiciens, des arrangeurs, des techniciens, des designers… Mais le cinéma est à un autre niveau. J’ai joué un petit rôle dans Félix et Meira. Ce fut très inspirant pour moi.

 

Pourquoi avez-vous accepté de tenir le rôle principal dans Socalled, le film de Garry Beitel ?

Garry Beitel était mon professeur à l’université. Après mes études, j’ai gardé des contacts avec lui. Un jour, nous étions dits que nous collaborions ensemble. J’ai eu l’idée de faire une croisière vers l’Europe de l’Est, d’y organiser un festival de musique klezmer. J’ai proposé à Garry de faire un film sur cette aventure. Mais, l’office national du film du Canada lui a demandé de tourner un film sur moi. J’ai accepté parce que c’était une belle opportunité pour moi. Il m’a suivi pendant trois ans, filmé tout mon processus de création, les collaborations. Ce n’était pas facile et j’étais très content quand le tournage fut terminé. Heureusement que Garry est mon ami. Il n’est pas trop entré dans la sphère intime. J’avais confiance en lui.

 

  • Mercredi 4 novembre à partir de 18h30 au Tetris au Havre. Tarifs : de 18 à 12 €. Réservation au 02 35 19 00 38 ou sur www.letetris.fr