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Concert des Musicales de Normandie : le clavecin en Apothéose

Deux Apothéoses et deux clavecins lors d’un même concert : Olivier Baumont et Béatrice Martin interprètent deux partitions de François Couperin samedi 18 août en l’église à Vatteville-la-Rue dans le cadre des Musicales de Normandie.

Pour Olivier Baumont, François Couperin est un compositeur très important. Il a consacré et consacre encore beaucoup de temps et d’énergie à l’organiste et claveciniste français (1668-1733). Il a non seulement enregistré l’intégrale de son œuvre — 240 pièces —, dirigé un festival dédié à Couperin mais aussi écrit un ouvrage sur Le Musicien des rois. « C’est un compositeur qui me touche beaucoup. Sa musique est faite pour le clavecin. C’est même l’âme du clavecin. Je me suis lancé dans cette œuvre comme on s’empare du roman de Proust, À La Recherche du temps perdu. D’ailleurs, je trouve qu’il y a de nombreuses similitudes entre les deux hommes. Ils publient tardivement. Ils sont fragiles de santé. Leurs écrits prennent la forme de portraits souvenirs. Ils ont tous les deux une manière très singulière et très juste de cerner les traits d’un personnage. Ils nous donnent l’impression de le connaître. Tous deux sont attachés au passé tout en ayant la volonté de créer une œuvre moderne ».

France vs Italie

Pour célébrer le 350e anniversaire de la naissance de François Couperin, Olivier Baumont revient à son compositeur préféré avec Béatrice Martin. Les deux clavecinistes mettent en miroir deux Apothéoses : celle de Corelli et celle de Lully. Deux pièces qu’ils sont enregistrées sur les instruments historiques du château de Versailles. Lors du concert du samedi 18 août à Vatteville-la-Rue lors des Musicales de Normandie, ils sont accompagnés de Thibault Roussel, théorbiste qui « ajoute une sonorité mystérieuse ». Emmanuel Pleintel, récitant, intervient pendant le concert pour partager des extraits de L’Art de toucher le clavecin, un livre pédagogique de Couperin, est quelques phrases introductives aux pièces jouées.

Jouer Le Parnasse ou l’Apothéose de Corelli et l’Apothéose composé à la mémoire immortelle de l’incomparable monsieur de Lully, c’est confronter deux styles d’écriture. Avec le premier, « c’est très pictural, contemplatif. Nous sommes dans une série de tableaux. L’œuvre de Lully est plus dramatique, plus opératique, plus tendue. Nous sommes dans une histoire ». Deux partitions que les musiciens veulent faire sonner « de manière majestueuse ».