Dafné Kritharas chante l’exil

photo : Chloé Kritharas

Les cultures et les musiques se croisent et s’entremêlent dans le répertoire de Dafné Kritharas qui sera samedi 5 juin aux Concerts de l’Impossible avec la scène nationale de Dieppe.

La musique accompagne Dafné Kritharas depuis sa naissance. Alors chanter a été « une évidence. Je l’ai toujours fait. J’y étais destinée. C’est, pour moi, comme exister, respirer. Et je n’ai jamais pris de cours. La chanson me permet d’exprimer des émotions sur lesquelles je ne peux pas mettre de mots. Petite, j’avais l’impression de voler ». Aujourd’hui, elle vole encore quand elle chante. « Avec la pratique, j’ai même appris à me laisser aller, à improviser. Il y a quelque chose qui passe à travers moi, quelque chose de magique, de fort. Parfois, j’ai même des absences sur scène ».

Dafné Kritharas qui sera samedi 5 juin aux Concerts de l’Impossible à Neuville-lès-Dieppe puise dans un répertoire familier issus des îles grecques et des contrées arméniennes, bosniaques, turques… « Tous les étés, aussi au printemps, j’allais en Grèce avec ma mère et ma sœur. Là-bas, il y avait des fêtes et de la musique. Dans les tavernes, on sortait le bouzouki et ça chantait le rebetiko. La première fois que j’ai chanté en public, c’était en Grèce. L’âme de ma voix est grecque ». 

Des contes mystérieux

Accompagnée à la guitare par Paul Barreyre, Dafné Kritharas raconte l’exil, les voyages et l’amour avec une voix remplie d’émotions. Dans un premier album, Djoyas de mar, elle reprend des chants des premières décennies du XXe siècle. Le deuxième, Varka, qui sortira en octobre 2021, elle se revient sur un drame familial, la noyade de son père, pêcheur en apnée. « Beaucoup de chansons en grec parlent de ces femmes qui crient à la mer de leur rendre leur amour. Varka, c’est la barque qui emmène les pêcheurs, celle qui va d’une rive à l’autre ou d’un monde à un autre, celle qui relie les peuples aussi ».

Aux Concerts de l’Impossible, Dafné Kritharas interprétera également ses propres chansons, écrites en grec. « Ce n’était pas évident parce que j’ai grandi en France. Je parle couramment le grec mais l’écrire reste un vrai défi. Je sais que ce ne sera jamais aussi fort en émotion si j’utilise une autre langue ». Elle s’approprie des histoires vraies pour les transformer en des contes aux ambiances mystérieuses. Celles-ci feront l’objet d’un troisième album.

Infos pratiques

  • Samedi 5 juin à 18 heures sous le chapiteau des Saltimbanques de l’Impossible, parc paysager à Neuville-lès-Dieppe.
  • Concert avec Gabriel Saglio
  • Photo : Chloé Kritharas Devienne

Les Concerts de l’Impossible

  • Vendredi 4 juin à 18 heures sous le chapiteau des Saltimbanques de l’Impossible, parc paysager à Neuville-lès-Dieppe : Laetitia Shériff, Ladaniva
  • Tarifs : 15 €, 10 €
  • Réservation au à2 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr