Dagerman réunit Deleyaman et Fanny Ardant

photo : Isabelle Fleury

Le concert de Deleyaman, avec Fanny Ardant, prévu le 5 février au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen, se tient vendredi 29 janvier à la Maison de la Poésie à Paris. Il est à suivre sur les réseaux.

Ce n’est pas la première collaboration entre Deleyaman et Fanny Ardant. La comédienne et réalisatrice a pioché dans le répertoire du groupe pour composer la bande son de son film Le Divan de Staline. Une première qui en appelait une deuxième, sous une autre forme. Aret Madilian, multi instrumentiste, compositeur de la formation, installée dans le pays de Caux, a eu envie d’expérimenter le lien entre la musique et la lecture.

Le projet s’est construit autour du texte de Stig Dagerman, Notre Besoin de consolation est impossible à rassasier que lit Fanny Ardant. S’ajoutent des écrits de Théodore de Banville, Gérard de Nerval, Paul Éluard, Rabindranah Tagore. Tous ont un point commun. « Ils abordent la question existentielle, le sens de la vie. C’est une question qui s’impose encore plus aujourd’hui. Est-ce une vie ou une survie quand nous ne pouvons pas être ensemble, quand nous sommes dans la crainte ? » 

Vers l’épure

Aret Madilian a imaginé ce concert-lecture pour Deleyaman et Fanny Ardant comme « une rêverie », une des caractéristiques de la musique de Deleyaman. Programmé tout d’abord en mars 2020 au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen, puis reporté au 5 février 2021, il sera partagé vendredi 29 janvier sur les réseaux à partir du live filmé à la Maison de la Poésie à Paris.

Mettre des textes en musique, « j’ai adoré faire ça. L’essai de Dagerman est très fort. Cet homme y a mis dans ses doutes, ses peurs. C’est très touchant parce que l’on sait comment s’est terminée sa vie. Il n’a jamais pu trouver la force pour traverser ses moments noirs ». de ce travail de composition, Aret Madilian a eu une obsession : « éviter les clichés, la grandiloquence. Ce sont des questions qui m’ont paralysé au début. Mes premiers essais étaient très mauvais. Alors j’ai épuré. C’est dans l’épure que je suis arrivé à l’essence et que la musique a pris de la force. Parfois, il ne faut qu’une seule note, mais la bonne note ».

Aret Madilian laisse ainsi une place au silence pour que les mots dessinent cet univers éthéré et que la voix en soit le guide. « Je suis très sensible aux voix. Elles sont inspirantes ». Celle de Fanny Ardant reste singulière et si reconnaissable. « Elle est percussive. Fanny lit d’une manière particulière. Elle a un rythme bien à elle qui est très musical. J’ai pu m’appuyer dessus pour composer ».Textes et musiques se répondent ainsi comme un écho.

Infos pratiques

  • Vendredi 29 janvier à 20 heures à la Maison de la Poésie à Paris et sur les réseaux sociaux
  • photo : Renaud de Foville