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Danse à Dieppe : sur la vague avec Peter von Poehl

Alban Van WassenhoveAprès le cinéma, la danse. Peter Von Poehl multiplie les projets, diversifie les collaborations. Cette fois, ce sont Héla Fattoumi et Eric Lamoureux qui ont invité le musicien suédois sur leur nouvelle création. Les deux chorégraphes, directeurs du centre chorégraphique national de Basse-Normandie, et Peter von Poehl ont travaillé ensemble mouvements et mélodies. Waves, présenté le 9 avril à Canteleu et le 16 avril à Dieppe, rassemble huit danseurs qui évoluent au rythme de l’eau et d’une musique interprétée en live. Entretien avec Peter von Poehl.

 

 

Quand avez-vous découvert la danse ?

J’ai découvert la danse quand j’étais assez jeune. A 19 ou 20 ans. Je l’ai découverte avec une amie qui la connaissait très bien. A cette époque-là, j’ai vu pas mal de spectacles. Je me souviens avoir été bouleversé par plusieurs propositions. C’est à ce moment-là que j’ai voulu faire de la musique.

 

Quels chorégraphes vous ont le plus ému ?

Je me souviens avoir adoré une pièce de Forsythe. J’ai aussi des créations de Pina Bausch, d’Anne Teresa de Keersmaeker… La danse possède un langage très particulier et très intéressant. Elle permet aussi une liberté incroyable. Je suis très content de collaborer à un spectacle de danse.

 

Vous avez composé pour le cinéma. Est-ce que l’approche a été la même pour la danse ?

J’ai eu une approche assez semblable, assez improvisée. En fait, j’ai travaillé sur des images. En danse, les images sont tellement fortes qu’elles sont très inspirantes.

 

Comment avez-vous travaillé avec Héla Fattoumi et Eric Lamoureux ?

Je suis intervenu très tôt dans le processus de création. Lors du premier rendez-vous, je suis venu avec ma guitare, quelques pédales et un micro et j’ai improvisé. Nous avons écrit ensemble. La danse s’écrivait parallèlement à la musique. Les mots sont arrivés plus tard.

 

Pourquoi une seule chanson ?

Cela s’est imposé. C’est en effet une longue chanson de 45 minutes avec une suite d’accords qui reviennent avec des variantes. La musique n’est pas là pour illustrer. Il y a une vraie rencontre entre la danse et la musique.

 

Vous interprétez cette chanson en direct. Vous sentez-vous prisonnier de la danse ?

C’est différent d’un concert. Quand je chante, je dois regarder les danseurs et m’appuyer sur leurs gestes. Je dois me caler sur eux. C’est vrai, c’est plus compliqué. D’autant que j’ai des habitudes sur scène. Cela bouleverse un peu mes repères mais c’est très excitant.

 

Quel regard portez-vous sur le travail de Héla Fattoumi et Eric Lamoureux ?

Ils sont très précis dans ce qu’ils racontent. Leurs pièces contiennent une dimension sociale et politique intéressante. Pendant la création de Waves, nous avons fait tous les trois des pas vers quelque chose qui nous était inconnu.

 

  • Jeudi 9 avril à 20h30 à l’espace culturel François-Mitterrand à Canteleu. Tarifs : 11 €, 7,70 €. Réservation au 02 35 36 95 80.
  • Jeudi 16 avril à 20 heures à la scène nationale de Dieppe. Tarifs : de 22 à 7 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr