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Danse à DSN : Cécile Loyer en solo avec quatre personnalités féminines

Cirque est un solo mais Cécile Loyer le mène avec quatre personnalités féminines au parcours étonnant. La danseuse et chorégraphe revient mardi 30 janvier à la scène nationale de Dieppe dans le cadre du mois de la comédie.

Cécile Loyer revient au solo. Une envie qu’elle a ressentie pour explorer totalement des horizons déjà visités. « J’ai voulu ouvrir d’autres portes ». La danseuse et chorégraphe s’est plusieurs fois interrogé sur la place de la musique, de la chanson, de l’humour et du texte dans ses créations. « Les mots sont importants pour moi. Dès les premières pièces, il y a eu du texte. J’ai toujours eu besoin de m’exprimer avec le corps et avec les mots. Il est important que les spectateurs entendent avec précision les histoires que je raconte afin qu’elles deviennent universelles. Les mots me permettent aussi ça : être reliée au au public ».

Cirque, une création interprétée mardi 30 janvier à la scène nationale de Dieppe, Cécile Loyer entremêle le destin de quatre femmes, à la fois courageuses et audacieuses. Il y a Valentina Terechkova, née en 1937. Elle a été une héroïne de l’Union soviétique et reste la première femme à être allée dans l’espace. « On a oublié ce qu’a fait cette femme parce qu’on lui a demandé de se taire ». Claudine Longet a mené sa carrière de chanteuse, danseuse et de comédienne aux États-Unis. Elle apparaît notamment dans The Party de Blake Edwards. Elle a connu la gloire mais de manière éphémère. Elle va vite se retrouver à la rubrique des faits divers après avoir abattu son amant le skieur Spider Sabich et sera condamnée pour « homicide par négligence ». Dans Cirque, Cécile Loyer évoque le parcours de la comtesse de Castiglione, Virginia Oldoïni (1837-1899), une très belle femme et un modèle pour les premiers photographes. « Elle n’a jamais accepté de vieillir. Je trouve cela très touchant ». La quatrième héroïne de Cirque s’appelle Izumo no Okuni. Elle est née à Kyoto au XVIe siècle et a inventé le théâtre kabuki, désormais réservé aux hommes. « Cette histoire me renvoie au Japon, le pays où j’ai commencé la danse ».

A partir de ces parcours, Cécile Loyer dessine un portrait d’une femme. « Chez les quatre héroïnes, il y a des points communs. Tout d’abord la mémoire, l’énergie qui permet d’être présentes. Peut-être aussi la pudeur, la timidité, surtout le fait de ne plus être sur le devant de la scène, aussi le regard extérieur porté sur elles ». La chorégraphe croise témoignage et fiction. Elle imagine des gestes, des voix, des pensées, des envies. Elle redonne une parole à ces quatre femmes oubliées, crée une danse pour chacune. « En fait, je suis une passeuse d’énergie ». Cécile Loyer se laisse pénétrer des obsessions de chaque femme, change de costumes et de perruques, enchaîne les histoires. Cirque est un jeu de théâtre, une danse de transmission, un one-woman-show mené avec humour.

 

 

  • Mardi 30 janvier à 20 heures à la scène nationale de Dieppe. Tarifs : de 23 à 10 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr