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Danse au CDN : le mariage vu par les frères Thabet

Voilà une collaboration fructueuse. Mathurin Bolze, circassien proche de la danse, et les frères Thabet proposent un trio avec Nous sommes pareils… et un duo avec Ali où les corps se fondent dans une osmose. Les deux pièces sont présentées jeudi 19 et vendredi 20 mars au CDN de Haute-Normandie.

 

photo Manon Valentin
photo Manon Valentin

La musique : tel est le thème de recherche des frères Thabet. Ali est danseur et chorégraphe, Hedi, danseur, également, et circassien. La musique parce qu’ils aiment ça, tout simplement. « C’est un vrai plaisir. C’est presque ethnologique. Nous avons fait des recherches sur les musiques traditionnelles authentiques. Nous avons à cœur de faire revivre de vieux classiques qui pourraient être rébarbatifs au premier abord. Cependant, lorsqu’on les intègre dans nos pièces, nous les parcourons de manière différente et nous les rendons accessibles », explique Ali Thabet.

 

Les deux frères vont ainsi piocher dans le rébétiko grec et dans la musique populaire arabe. « C’est un répertoire toujours aussi vivant. Ces musiques ont traversé les âges. Cela me rend heureux de les faire redécouvrir surtout à notre époque ». Le travail de création des frères Thabet commence par un voyage musical. « Nous essayons d’être le plus rigoureux, le plus respectueux avec cette musique. Nous voulons la comprendre », indique le chorégraphe.

 

 

Cette musique, Ali et Hedi Thabet la confrontent ensuite au texte. « Ces sont des écrits dans lesquels nous nous retrouvons philosophiquement et poétiquement ». Dans leur nouvelle création, ils ont emprunté le titre à René Char. Issu de Fureur et mystère, Nous sommes pareils à ces crapauds qui, dans l’austère nuit des marais, s’appellent et ne se voient pas, ployant à leur cri d’amour toute la fatalité de l’univers est une évocation du mariage.

 

La symbolique peut être semblable. On peut parler d’harmonie, d’amour… « Dans le mariage, comme dans la musique, les goûts évoluent. On aime un air, puis un autre. Puis, on revient à ses premiers amours. Pourquoi on décide de se marier ? C’est une forme de paix que l’on s’impose dans un sentiment très complexe. Mais on peut changer d’amour, de sentiment. C’est tout le paradoxe de la vie ». Le mariage et la musique avec des joies et des peines…

 

Nous sommes tous pareils… réunit une femme et deux hommes. Le mari et l’amant ? Pas sûr. « Il peut y avoir un dédoublement d’une même personnalité ». Dans ce triangle amoureux chorégraphié et acrobatique, Ali et Hedi Thabet donnent une lecture poétique du mariage, soulèvent des questionnements sur la rivalité, l’ambivalence des sentiments, la liberté.

 

  • Jeudi 19 et vendredi 20 mars à 20 heures au théâtre de La Foudre à Petit-Quevilly. Tarifs : 14 €, 9 €. Réservation au 02 35 03 29 78 ou sur www.cdn-hautenormandie.fr
  • La pièce est suivie du duo, Ali.
  • Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du vendredi 20 mars.