Décembre à vos fenêtres

photo : Olivier Allard

31 jours en décembre, donc 31 spectacles qui se créent et se jouent en extérieur dans divers lieux de la métropole rouennaise pendant Et maintenant : à vos fenêtres, un événement du collectif Et Maintenant (?). Il suffira d’être aux fenêtres pour les découvrir. 

Amélie Chalmey a été une des initiatrices du 55 pendant l’été 2020. « J’en suis ressortie avec de nouvelles compétences. Le 55 m’a aussi imposé une dynamique constructive. J’ai eu envie de poursuivre ce qui a été amorcé ». D’autant que les lieux culturels ne sont toujours pas ouverts au public. Avec Maya Abraham, Jean-Christophe Alépée, Benjamin Daubeuf, Anaïs Héroguel, Matthieu Essahli, Simon Ugolin, la metteuse en scène et comédienne a lancé le collectif Et Maintenant (?) et un nouvel événement pluridisciplinaire, Et maintenant : à vos fenêtres, qui commence ce mardi 1er décembre.

Un jour, un spectacle : c’est la règle de Et maintenant : à vos fenêtres. Cette fois, ce sont les artistes qui viennent à la rencontre des publics, confinés, pendant tout ce mois de décembre. Les initiatrices et initiateurs constituent une équipe de quatre personnes pour créer en une journée un geste culturel d’une heure et le proposer au pied des immeubles, dans les cours des écoles, des hôpitaux, des maisons de retraite… Le premier rendez-vous a lieu de manière symbolique dans l’espace extérieur du #LaboVictorHugo à Rouen avec Clément Baudoin.

« Pour moi, cela a du sens ».

Amélie Chalmey a retrouvé de l’énergie pour porter ce Et maintenant : à vos fenêtres. Pour tenir, il y a les vitamines, la joie des rencontres. Avant tout, « pour moi, cela a du sens ». Elle partage son temps entre l’organisation de l’événement et sa compagnie. « La nuit, je travaille pour Alchimie, entre la nouvelle création et la poursuite de l’activité durant la saison. Des dates ont été reportées ».

Cet emploi du temps bien rempli ne l’incite à réfléchir sur son métier et son art. « Cette période nous amène à être dans la réactivité. Le collectif porte d’ailleurs bien son nom. Je veux être dans cette instantanéité. Cette crise ne doit pas nous empêcher de nous projeter. Il faut être sur le qui-vive. C’est le seul moyen pour avancer.. Même si c’est épuisant. Nous sommes dans en perpétuelle construction et devons être des entrepreneurs et des entrepreneuses qui font en dépit de tout ».

Aujourd’hui, créer n’est pas simple. « Tout cela m’interroge sur nos modèles de production, de répétition. Nous ne pouvons pas travailler sur deux ou trois ans en amont tout le temps. Je m’attelle à trouver des réponses ». Néanmoins, rien ne remplacera, selon Amélie Chalmey, la représentation dans un lieu culturel. « Il y a un vrai bonheur d’aller dans une salle. C’est un luxe incroyable d’avoir cette possibilité de franchir une porte et de se retrouver dans un autre monde. On ne peut qu’en ressortir transformés. Ce sont des endroits très précieux mais ils ne sont pas les seuls. Notre démarche est de sortir des salles pour aussi toucher d’autres publics ».

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