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Destins de femmes

Irène Jacob lance le deuxième week-end de Terres de Paroles qui se déroule le long de la Risle et à Etretat. A Saint-Philbert-sur-Risle, la comédienne lit des destins de femmes. Elle prête sa voix à des Japonaises qui se sont tues. Dans Certaines n’avaient jamais vu la mer, Julie Otsuka revient sur la vie de ces femmes qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour les Etats-Unis afin d’épouser des hommes qu’elles avaient seulement vus en photo. Bercées d’illusions, elles ont vite vécu l’enfer. Irène Jacob lira également Cette Nuit-là de Gila Lustiger et Prends garde à toi de Fanny Chiarello.

 

Vous lisez trois histoires qui trois destins de femmes.

Ce sont même plus que trois destins. Dans Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka, c’est une génération de femmes. On se retrouve dans chacune d’elles. Je me retrouve aussi dans les écritures de ces écrivains. Julie Otsuka a une façon d’embrasser le général et le particulier. Elle parle d’une génération de femmes où chacune a son identité. Gila Lustiger a adopté une écriture intimiste. Quant à Fanny Chiarello, dans Prends garde à toi, elle essaie d’emprunter une façon de penser très actuelle.

Avant de lire le livre de Julie Otsuka, connaissiez-vous l’épopée de ces femmes japonaises ?

Non, je n’étais pas du tout au courant de ce moment de l’histoire. Ce fut une surprise pour moi. On a beaucoup parlé de Hiroshima, de Pearl Harbour, du triomphe des Etats-Unis. Ces femmes ont tout fait pour s’insérer dans la société américaine, pour s’adapter à cette nation. Puis, il y a eu pour elles les trains, les camps. On ne pense pas à tout cela. C’est incroyable. J’ai été très touchée, bouleversée.

La musique traverse votre parcours artistique. Comment apprivoisez-vous la musique des mots ?

Chaque auteur a sa musicalité. Quand on est lecteur, il faut essayer de rendre cette musicalité. Il faut imprégner l’auditeur du rythme de l’histoire. Il y a des silences, des accélérations. La lecture a donc une musicalité.

Est-ce que la musicalité est le plus important lors d’une lecture ?

Je ne dirais pas cela. Je pense que c’est l’intimité. Quand une personne s’assied, elle doit être guidée par une voix. C’est au lecteur d’instaurer la confiance, le rapport entre lui, l’auditeur et le livre. Le plaisir de la lecture, c’est de retrouver sur un siège et de voyager. J’aime sentir quand le lecteur me prend dans une direction qu’il connaît. Par ailleurs, le lecteur lit seulement quelques extraits du livre. Il est aussi là pour donner envie de poursuivre le voyage.

Vous avez écrit avec votre frère un premier album, Je sais nager. Y en aura-t-il un deuxième ?

Nous continuons à tourner avec le premier. Nous serons aux Francofolies en juillet prochain, puis nous allons en Colombie. Oui, nous avons un projet de deuxième disque qui est déjà écrit.

 

  • Lecture de Certaines n’avaient jamais vu la mer, vendredi 31 mai à 19h30 à la salle des Banquets à Saint-Philbert-sur-Risle
  • Lecture de Prends garde à toi samedi 1er juin à 15h30 à la médiathèque François-Mitterrand à Saint-Philbert-sur-Risle
  • Lecture de Cette Nuit-là samedi 1er juin à 20h30 19h30 à la salle des Banquets à Saint-Philbert-sur-Risle
  • Tarif : 5 €. Réservation au 02 32 10 87 07.