Direction la Polynésie avec Michel Bussy

Il est le deuxième auteur français le plus lu en France. Ce jeudi 6 février, Michel Bussi sort un nouveau roman Au soleil redouté (Presses de la cité).  Direction : la Polynésie où le paradis n’est plus ce qu’il était. Surtout pour certaines…

« Les femmes sont lascives au soleil redouté », chantait Brel, retranché dans ces fameuses îles Marquises. Un archipel qui fait rêver, au bout du bout. Un eden sur terre… Sauf qu’avec Michel Bussi, le paradis en prend un coup dans le frangipanier… La faute à lui-même qui nous l’a refait un peu façon Dix petits nègres. D’ailleurs, Bussi le fait dire à la benjamine du roman car la situation évoque effectivement quelques lectures anciennes au lecteur .

Cinq lectrices sont invitées sur l’archipel par un célèbre auteur pour un atelier d’écriture de luxe. Un auteur qui n’accueille pas ses invitées puisque dès le début du récit, le bougre… a disparu. Un mystère d’entrée de jeu et une bonne matière à roman pour ces cinq lectrices censées apprendre l’art du best-seller. Cinq femmes aux tempéraments bien différents auxquelles il faut ajouter un flic (mari de l’une d’entre elles  « Comme des milliers de lectrices, elle a participé (…) elle a gagné (…) une semaine aux Marquises. Je l’ai accompagnée ») et une adolescente plutôt futée et pas décidée à jouer les figurantes. Sans oublier l’éditrice restée en métropole qui attend patiemment un retour sur investissement de cette expédition aux allures de club de vacances…

Un regard de géographe

Secouez bien fort et voilà un cocktail des îles qui va emporter la bouche. Car la mort rôde et frappe à intervalles réguliers. Le lecteur est tenté de penser, plus le récit avance, que la question n’est pas tant de savoir qui va mourir… Mais quand ?

Bussi entretient méthodiquement le suspense, poussant le vice à faire dire très vite à l’une de ces apprenties autrices : « Alors, chers lecteurs, je m’engage solennellement à ne pas tricher. A vous dire toute la vérité. A être sincère. À ne pas vous tromper. »

Au passage, le géographe qui sommeille chez Bussi ne manque pas de se réveiller pour revenir sur le destin méconnu des Marquises et briser quelques idées reçues ; y compris sur Gauguin ; y compris sur Brel ; y compris sur le climat ou encore sur cette « terre des hommes » qui n’a guère été préservée par ceux qui l’ont accostée… Mais Les Marquises sont aussi la terre des pierres sacrées qu’on prend « pour de simples rochers, qu’on escalade ou qu’on contourne, mais toutes ont une histoire. »

Un peu de magie dans ce règlement de comptes (comtes ?) aux Marquises où ça ne tourne pas rond (baron?) par un roi du suspense qui n’a empereur de rien…

Hervé Debruyne