Don Juan dans la tempête de Gluck

photo : Sandra Hastenteufel

Il y aura une tempête et du tonnerre les 13 et 14 janvier à la chapelle Corneille à Rouen, puis le 16 janvier au théâtre Montdory à Barentin et le 5 février à la salle des fêtes de Brionne. L’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, dirigé par Alessandro di Marchi, y joue Don Juan ou Le Festin de Pierre de Gluck et Pygmalion de Graun.

Avant Mozart (1756-1791), avec son opéra, Don Giovanni, Gluck (1714-1787) s’est emparé de l’histoire de Don Juan pour en composer un ballet-pantomime, créé à Vienne en 1761. Depuis, la partition originale a été perdue. « Il reste seulement des copies. Le problème : rien n’est indiqué. Il y a juste une description très générique. C’est un vrai travail de création. Il faut imaginer que telle partie renvoie à telle action. Gluck a cette capacité à évoquer l’histoire avec la musique et sans le texte. Il y a des moments très dramatiques, notamment la dernière scène quand Don Juan est entraîné dans les flammes. On peut facilement l’imaginer dire : non, non, je ne veux pas changer ma vie ! » Autre particularité de la musique de Gluck : « il arrive à obtenir de par son écriture des effets incroyables avec des moyens très simples. Sa musique n’est pas compliquée, donc immédiate ». 

Alessandro di Marchi, directeur artistique du festival d’Innsbruck, retrouve cette figure de Don Juan. « Ce personnage a fait un grand chemin dans la culture pour venir jusqu’à nous. Chaque époque a donné une image différente de Don Juan. Elle se mélange avec celle de Faust. J’ai peut-être davantage une image de fantaisie ». Il dirige Don Juan et Le Festin de Pierre de Gluck jeudi 13 et vendredi 14 janvier à la chapelle Corneille avant deux concerts au théâtre Montdory à Barentin et à la salle des fêtes à Brionne. Une partition qu’il connaît bien pour l’avoir jouée au Staatsoper de Berlin avec l’Akademie für Alte Musik il y a plus de vingt-cinq ans. 

Cette fois, c’est avec l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, disposé comme un chœur. « On voit cela sur certaines gravures de l’époque. Cela a l’effet d’un mur de sons ». Alessandro di Marchi dirige tout en étant au clavecin. « Il faut un bon rapport avec l’orchestre, que tout le monde soit attentif, s’écoute et se comporte comme en formation de musique de chambre ». Chiara Cattani sera aussi face à lui et à un deuxième clavecin. « Cela me permettra d’avoir les mains libre si besoin ».

À la partition de Gluck, Alessandro di Marchi ajoute Pygmalion de Graun (1704-1759), « deux œuvres qui se répondent. Dans la première, un être humain devient une statue. Dans la seconde, c’est l’inverse ».

Infos pratiques

  • Jeudi 13 et vendredi 14 janvier à 20 heures à la chapelle Corneille à Rouen
  • Durée : 1h20
  • Introduction à l’œuvre une heure avant le concert
  • Tarifs : de 21 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • photo : Sandra Hastenteufel

En tournée

  • Dimanche 16 janvier à 15h30 au théâtre Montdory à Barentin. Tarifs : de 10 à 5 €. Réservation au 02 32 94 90 23
  • Samedi 5 février à 20h30 à la salle des fêtes de Brionne.