Élections régionales : la culture selon l’UDI, Les Républicains, Modem, CPNT

Hervé Morin2La Région, c’est les transports, les lycées, l’emploi, la formation professionnelle… et aussi la culture. Avant les élections qui se déroulent les 6 et 13 décembre, nous avons interrogé les candidats sur la partie culturelle de leur programme. Aujourd’hui, Hervé Morin, tête de liste de l’UDI, Les Républicains, Modem, CPNT.

 

Quels sont les atouts de la Normandie au niveau culturel ?

Ils sont simples. Nous avons une chance unique grâce à la réunification. Nous pouvons faire renaître une identité normande. Cette réappropriation doit être un moyen de devenir fier d’être normand. Comme le font si bien les Bretons. Cela passe par la réappropriation de notre culture, de notre patrimoine. Il faut construire une marque normande. Nous, les Normands, nous sommes souvent trop modestes et nous n’osons pas faire savoir que nous avons des hommes et des femmes de talent. C’est un potentiel colossal.

 

Est-ce que cette marque normande est le label Normandie Création ?

Les artistes participent au rayonnement de la région. J’ai rencontré le directeur de l’Opéra. Je lui ai dit : je veux que cette structure devienne un grand opéra. Lorsque l’on parle des grands opéras en France, on doit parler de l’Opéra de Rouen. C’est un élément clé. Tout comme les CDN (centre dramatique national) qui sont dirigés par des artistes formidables. Nous devons montrer que la Normandie s’est réveillée.

 

Avoir un grand opéra ne se décrète pas. Comment allez-vous procéder ?

S’il faut mettre un peu plus d’argent, on mettra un peu plus d’argent. Il faut cependant que cela s’avère nécessaire. Je souhaite que ces grandes structures soient des lieux de création et de diffusion. A travers ce label Normandie Création, nous remettons l’artiste au cœur du projet.

 

Pourquoi un pôle d’enseignement artistique supérieur ?

La Normandie n’en a pas. Pour Catherine Morin-Desailly, les Socialistes n’ont pas appliqué la loi de 2004. Nous, nous allons mettre en œuvre ce pôle d’enseignement artistique supérieur pour la musique et la danse qui s’appuiera sur les conservatoires et les universités.

 

Dans votre programme vous souhaitez encourager les synergies entre les lieux. N’existent-elles pas déjà ?

Ce que je constate, c’est qu’il est nécessaire de les multiplier autant que possible afin de permettre très largement des diffusions. Je suis favorable à la présentation des spectacles sur tout le territoire. Il faut ainsi construire un réseau avec l’ensemble des acteurs. Cela peut passer par la construction de quelques lieux qui pourraient programmer des créations, réunir des troupes en résidence, de l’artisanat d’art. On renoue alors avec cette vieille tradition normande.

 

Est-ce que la faiblesse de la Normandie au niveau culturel est à chercher dans les inégalités territoriales ?

Des inégalités, il y a en dans tous les domaines. Ce que je cherche, c’est à encourager la création, la diffusion de l’art. Je veux dans mon village d’Epaignes, par exemple, que les habitants aient accès à la culture facilement.

 

Votre programme comporte la création d’un festival des arts numériques. Quelle en sera la forme ?

Dans cette Normandie, je veux un grand festival populaire et identifiant, un grand événement dont on aura parlé pendant des jours avant et dont on parlera pendant des jours après. Je ne veux surtout pas un festival lié à notre histoire, à l’imaginaire de la Normandie mais un événement qui permette d’identifier notre territoire. Compte tenu de la french tech, de l’existence de nombreuses entreprises dans le secteur numérique, de la potentialité de cette filière, un tel festival s’impose, sera une référence au niveau national.

 

Poursuivrez-vous les Concerts de la Région ?

Oui, ils existent. Nous n’allons pas casser tout ce qui a été fait avant. Il faut cependant remettre à plat le principe. On ne peut pas avoir sur un même territoire deux événements semblables les mêmes jours.

 

Quel budget prévoyez-vous pour la culture ?

Il faut sortir de ce débat. Pour la Normandie, je veux de l’ambition, de la création, une mise en valeur de tous ces gens qui sont de grande valeur. J’envisage d’organiser un Grenelle de la culture afin d’écrire une politique, de garantir des ressources aux acteurs culturels pendant trois ans. Il faut sécuriser un cadre.