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Elemawusi Agdedjidji raconte l’héritage d’une langue

Elemawusi Agdedjidji est comédien, metteur en scène et aussi auteur. Il a publié à l’automne 2018 Trans-Maître(s), une pièce de théâtre, plusieurs fois primée, qui évoque le rapport à la langue. Le texte sera lu pendant le festival des langues françaises organisé par le CDN de Normandie Rouen.

On a déjà vu Elemawusi Agdedjidji dans Roméo et Juliette de Shakespeare, dans Lucrèce Borgia de Victor Hugo et dans Paris, adapté de Mélo de Frédéric Ciriez. Trois pièces de théâtre mises en scène par David Bobée, directeur du CDN de Normandie Rouen. L’ancien étudiant en anthropologie qui voulait rapper est tout d’abord devenu comédien. Suite logique : il s’est lancé dans l’écriture et la mise en scène. « Tout cela est un tout. En fait, cela dépend des moments. Comme quand on est sous la douche. Parfois, on chante. Parfois, on ne chante pas. Mais les chansons sont là. Les choses arrivent sans prévenir. À un moment, l’écriture a été importante. Sans que je ne sache vraiment. J’avais besoin de dire une parole ».

Faute de grammaire

Elemawusi Agdedjidji , artiste né au Togo, a écrit Trans-Maître(s), publié à l’automne 2018. Un livre, déjà primé, qu’a retenu l’auteur Ronan Chéneau pour le Festival des langues françaises. Cette pièce de théâtre évoque l’héritage, notamment celui de la langue, à travers l’histoire d’un garçon. Dzitri a le Signal autour du cou. Il n’est pas le premier et ne sera pas le dernier à porter ce collier fait d’os, de coquilles… Le Signal est une sanction. Il est porté par l’enfant qui a fait une faute de grammaire ou utilisé des mots d’une autre langue que le français. Pour s’en débarrasser, il faut repérer un de ses copains qui a fait la même erreur. Celui qui détient le Signal à la fin de la semaine est puni. Pour éviter de se faire gronder chez lui, Dzitri décide de jeter le collier…

Trans-Maître(s) est une pièce de théâtre. Une évidence pour Elemawusi Agdedjidji. « C’est mon outil, celui que je prétends savoir manier ». Écrire sur la langue ? Une évidence également. « Le français est obligatoire à l’école. Cela participe à la francisation de la société togolaise. J’ai grandi avec cette langue. Cela a obligatoirement agi sur moi, sur mon. Une langue est comme un organe. Quand on la parle mal, c’est que l’on a mal dans son corps ».

Durant le festival des langues française, c’est Lucie Berelowitsch qui met en espace Trans-Maître(s) jeudi 4 avril au #LaboVictorHugo à Rouen.

Infos pratiques

Jeudi 4 avril 

  • 18h30 au #LaboVictorHugo : lectures de La Mer est ma nation de Hala Moughanie et de Trans-maître(s) d’Elemawusi Agbedjidji, concert de Nevché
  • 20h30 au théâtre des Deux-Rives : Les Inamovibles de Sedjro Giovanni Houansou, mis en scène par David Bobée

Vendredi 5 avril

  • 18h30 au #LaboVictorHugo : lectures de Camp Sud de Joël Amah Ajayon et de La Fabrication de l’homme de Sufo Sufo, concert de Nevché
  • 20h30 au théâtre des Deux-Rives : Les Inamovibles de Sedjro Giovanni Houansou, mis en scène par David Bobée

Samedi 6 avril

  • 18h30 au #LaboVictorHugo : lectures de La Grande Ourse de Penda Diouf et Le Iench d’Eva Doumbia, concert de Nevché
  • 20h30 au théâtre des Deux-Rives : Les Inamovibles de Sedjro Giovanni Houansou, mis en scène par David Bobée
  • Lectures et spectacles gratuits.
  • Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr