François Gremaud donne une relecture espiègle du célèbre ballet, considéré comme un joyau du romantisme. Après « Phèdre ! » et avant « Carmen », le metteur en scène suisse qui s’attache à créer une trilogie autour des héroïnes tragiques du répertoire classique, qu’il soit théâtral, musical ou chorégraphique, se saisit du ballet originel pour en livrer une version épurée et distancée. Sans artifices (zéro décor, zéro costume, encore moins de tutus) et à la portée de toutes et tous. Car il s’agit pour Samantha Van Wissen de raconter, en parlant et en dansant, cette histoire d’amour, de mort et de danse. Accompagnée d’un quatuor de musiciennes sur une partition réarrangée et allégée pour l’occasion, la danseuse néerlandaise, ancienne interprète d’Anne Teresa de Keersmaeker, gratifie d’une performance équilibriste à la fois délicate et drôle.