Avec « Désobéir », Julie Berès avait exprimé le « non » des jeunes filles de la deuxième et troisième génération de l’immigration en France, elles qui refusaient les injonctions et assignations qui leur étaient adressées. Dans « La Tendresse », huit jeunes interprètes, dans un lieu gris et vide, des tags à la craie sur les murs et, au-dessus de la porte, un gros mot en lettres capitale : « La Tendresse ». Leurs corps s’affrontent dans des battles de danse hip-hop, des paroles les accompagnent. Qu’ils se défient entre eux ou qu’ils dansent en chœur pour défier le public, peu à peu, sous l’armure de façade, sous le masculin et le viril, sous les stéréotypes et les images convenues, les témoignages et les signes se révèlent, paradoxaux et fragiles, sensibles et vrais.