De l’explosion du coeur des étoiles, de leurs résidus, naissent des pulsars, ces objets célestes tournant sur euxmêmes extrêmement vite. Pour la chorégraphe Maud Blandel, ce chaos cosmique en appelle un autre, plus intime : le souvenir de la déflagration des deux balles que son père se tire luimême dans le coeur alors qu’elle n’est encore qu’une enfant. Mue par les phénomènes de dégénérescence – qu’ils soient stellaires, psychiques ou collectifs – Maud Blandel imagine une chorégraphie à l’exigence formelle venant interroger notre perception : face à un corps qui s’effondre, que perçoit-on tellement ? Convoquant un dessin animé « samplé » à l’infini, la dimension sonore de la pièce dit le temps qui se fige au moment du drame et par extension les failles de la mémoire qui en découlent : ses persistances, ses leurres, ses omissions, ses zones d’ombres, ses inventions. Pris dans un mouvement de spirale infernale, les danseurs explorent ainsi rotation, gravité et périodicité, attraction et éloignement, avant de trouver l’apaisement.