En 1958, Benjamin Britten avait imaginé “Noye’s Fludd”e (L’inondation… L’Arche de Noé), un opéra en un acte destiné à des musiciens amateurs, en particulier des enfants. Avec le compositeur britannique en ombre musicale inspirante, le romancier Wilfried N’Sondé et le compositeur Vincent David reprennent à leur compte l’idée mais aussi la légende de Noé qui leur a paru d’une évidente actualité. Si Noé revenait, il serait sans doute bien dépité de l’état de la planète dont il avait tenté d’assurer la survie en sauvant quelques animaux élus. Désormais, contrairement à la légende, les ordres divins tardent à venir et ce sont les cris et les pleurs des animaux menacés par les folies des hommes que le vieil homme entend. La complainte des oiseaux, les bruissements d’ailes, les plaintes sous- marines, la musique du vent, les mélodies des végétaux livrent leurs notes et, dès lors, s’entend le drame d’une planète abimée, polluée, mais aussi la force et beauté de ses chants. Et Noé de comprendre que le salut est là, dans ce « chœur vibrant de la nature ». “Noé Terra nova” est interprète par le Quatuor Habanera.