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Expo au Shed : un nouveau lieu dédié à l’art contemporain

Résistance des matériaux : tel est le titre de la première exposition du Shed, nouveau centre d’art contemporain ouvert par sept artistes à Notre-Dame-de-Bondeville dans une zone industrielle.

 

shed resistance materiauxUn nouveau lieu. L’art, « c’est toute notre vie. Aujourd’hui, il n’y a pas assez de lieux consacrés à l’art contemporain. Nous avons eu envie de proposer le nôtre ». Il se trouve dans un bâtiment industriel, dans l’ancien site de l’entreprise Gresland, fabrique de mèches de bougie, à Notre-Dame-de-Bondeville. « Ce sont des initiatives que l’on peu ailleurs. Pourtant l’art contemporain s’imbrique parfaitement dans des endroits qui ne lui sont forcément dédiés. Il sait s’adapter à tout environnement ».

Jonathan Loppin a acheté cet espace avec cinq autres artistes, Jean-Paul Berrenger, Aurèle Orion, Bruno Peinado, Anne Brégeaut, Pierre Ardouvin, et Julie Faitot. Ensemble, ils ont ouvert le Shed, nom emprunté aux toits à dents de scie qui caractérisent la bâtisse.

Le Shed est tout d’abord un lieu de travail pour ces plasticiens. Mais pas seulement puisqu’ils le veulent ouvert, notamment aux étudiants diplômés. « La transition est rude. Quand on sort du cocon de l’école, on se retrouve seul. On se retrouve le plus souvent seul pour lancer sa carrière d’artistes », remarque Jonathan Loppin. Les six artistes du Shed proposent d’accueillir six anciens étudiants pendant un an. « Ils participeront à la mise en place et au montage des expositions, travailleront sur leur projet ».

 

Une première exposition. Le Shed se veut être aussi un véritable centre d’art contemporain programmant des expositions, sauf pendant l’hiver. La première se tient au Shed jusqu’au 15 novembre. « Résistance des matériaux est une matière enseignée dans les universités. C’est de la mécanique. Cependant, il y a un deuxième sens, plus politique. La résistance fait référence à tous ces moments agités », commente Jonathan Loppin.

Le Shed, un lieu brut, présente des propositions artistiques radicales de 12 plasticiens. Avec Amerika, Amerika, Nicolas Milhé offre une autre vue de l’île de Lampedusa où arrivent des milliers de réfugiés. Véronique Joumard rappelle le passé du Shed avec cette grande bougie de 3 mètres de haut. Claude Lévêque fait référence à Beckett avec Le Chemin blanc où s’illumine cette phrase, Attends moi, sur un banc. Sur la Table 06, Simon Boudvin évoque l’invasion de l’ailante. Il donne quelques branches, piquées dans une table d’élevage, à des chenilles. Jonathan Loppin a empilé Huit Stères de bois, provenant d’une ancienne grange, qui reviennent à l’état brut et sont prêts à être déposés dans une cheminée. Marie Reinert a collecté divers objets de bureau et outils collectés dans le port de Marseille qu’elle a posé comme sur un établi. Elle évoque là l’obsolescence de l’outillage, un passé industriel.

 

  • Résistance des matériaux, exposition visible jusqu’au 15 novembre les vendredi, samedi et dimanche, de 14 heures à 19 heures au Shed, 12, rue de l’Abbaye à Notre-Dame-de-Bondeville. Renseignements sur www.le-shed.com