« Faire beaucoup avec peu »

cinema martin larocheC’est la deuxième édition du festival du film canadien. Elle se déroule du 24 au 27 septembre à Dieppe. Au programme : huit longs métrages en sélection, une dizaine hors compétition, une programmation pour le jeune public, des rencontres et une carte blanche donnée à Martin Laroche. Le réalisateur canadien qui s’empare de sujets sociaux a été lauréat du grand prix 2013 avec son troisième film, Les Manèges humains, dans lequel il dénonce l’excision.

 

 

Comment vous sentez-vous à Dieppe ?

Très bien. Je suis venu au festival l’année dernière. Je l’ai trouvé très sympathique. J’aime beaucoup l’ambiance. Il est possible de côtoyer tout le monde, le public, les artistes… Le film a aussi eu un prix. Je suis très content de revenir.

 

Vous revenez avec une carte blanche. Quels films avez-vous choisi ?

J’ai choisi Gaz Bar Blues de Louis Bélanger, un film plein de sensibilité. Je l’aime beaucoup. Il peut être un peu dans le cliché. Il peut paraître fleur bleue. Mais il réussit à marier parfaitement l’humour et le drame. Du coup, on passe sans cesse du rire aux larmes.

 

Il y a également deux courts métrages.

Il y a tout d’abord un documentaire, A Cheval sur l’argent, une sorte de chronique de la vie quotidienne de Jacques Leduc. C’est un portrait du Québec des années 1970. J’ai voulu faire découvrir Ryan de Chris Landreth. C’est un excellent film d’animation qui a reçu un Oscar en 2004. C’est l’histoire de Ryan Larkin, un cinéaste qui est devenu fou.

 

Quel est l’état de santé du cinéma canadien ?

Comme un peu partout ailleurs. Il y a de moins en moins de moyens pour le cinéma. Donc la compétition est plus serrée. Il faut apprendre à faire beaucoup avec peu, à faire preuve de débrouillardise. C’est un cinéma qui se renouvelle aussi. Il y a certes encore des trucs sclérosés mais les visions évoluent. A l’étranger, il a une belle popularité, un beau rayonnement. Les gens attendent la scène québécoise. Il y a ainsi une belle continuité avec ce qui a été fait avant.

 

 

Quels sont vos prochains projets ?

Je suis dans une phase de demande de subvention. Je voudrais tourner un nouveau film l’année prochaine à Tadoussac, un des villages les plus touristiques au Québec. Beaucoup de Français vont là-bas pour voir les baleines. J’aime bien l’ambiance de ce lieu. Ce film sera à nouveau un drame.

 

Pourquoi à nouveau un drame ?

C’est mon deuil de cet été. J’avais un projet de comédie qui a été refusé. J’ai dû l’abandonner pour passer au fil suivant.

 

Avez-vous différents scénarios écrits à l’avance ?

J’aime beaucoup écrire. Pas seulement pour le cinéma. J’ai travaillé pendant huit ans dans une librairie. J’ai d’ailleurs des projets de romans mais j’ai trop peur d’en écrire. J’écris pour le cinéma parce que j’aime le côté technique. J’ai aussi plus de facilité à écrire un scénario. Et quand j’ai écrit un scénario, je n’ai pas d’autre choix que de tourner le film.

 

 

  • Carte blanche à Martin Laroche vendredi 26 septembre à 20 heures au casino de Dieppe.
  • Festival du film canadien, du 24 au 27 septembre au Rex, à DSN et au Casino de Dieppe. Ouverture mercredi 24 septembre à 19h30 au casino de Dieppe avec la projection de Louis Cyr, l’homme le plus fort du monde de Daniel Roby.
  • Programme complet : ici