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Forever Pavot : « J’adore la musique très sombre voire terrorisante »

Difficile de ne pas associer le nouvel album de Forever Pavot au cinéma. La Pantoufle, sorti en novembre 2017 chez Born Bad Records, est une suite de bandes originales avec autant de titres que de genres cinématographiques. Forever Pavot, ou Émile Sornin, génial bidouilleur, crée des ambiances pop psychédéliques des années 1960 et 1970. Pour composer La Pantoufle, il s’est laissé inspirer par les productions de cette décennie. Il a expérimenté, réunit des souvenirs d’enfance pour raconter une histoire sur une pantoufle égarée. Dans tout cela, il y a autant de bonne humeur que de moments sombres, d’éclats de finesse que de délires absurdes. Forever Pavot jour jeudi 17 janvier au 106 à Rouen. Entretien avec Émile Sornin.

Est-ce que cet album est le fruit d’un travail spontané ou laborieux ?

Plutôt laborieux, la composition, l’enregistrement et les arrangements se sont étalés sur deux ans et demi environ. Comme je travaille pour la plupart du temps seul, c’est difficile d’avoir du recul.  J’ai besoin de ne pas écouter certains morceaux pendant des mois afin d’avoir un véritable avis.

Pourquoi avez-vous mêlé le côté léger et celui plus sombre ?

Parce que ma personnalité est comme ça. J’adore la musique très sombre voir terrorisante alors que je suis pourtant quelqu’un d’extrêmement joyeux qui aime l’absurde et l’humour. Cela me paraissait donc logique et sincère de mélanger tout ça dans ma musique.

Est-ce que le chant en français est une suite logique par rapport à l’album précédent ?

Oui, il y avait déjà deux morceaux écrit en français sur le premier album. Pour celui-ci, l’ambiance générale est très influencé par la musique française, la pop, la musique de film etc… Et puis ce fil rouge de la pantoufle, ça me paraissait compliqué et incohérent de l’écrire dans un autre langue.

Cet album comporte une matière sonore très riche. Est-ce que la musique est un jeu ?

Tout à fait. On dit bien « jouer » de la musique. J’ai besoin de découvrir tout le temps des nouvelles sonorités. Il faut que ce soit ludique et amusant sinon je m’embête rapidement et je tourne en rond.

Quel a été votre rapport avec les différents claviers que vous avez utilisés ?

On s’entend très bien. Certains n’en font qu’à leur tête mais c’est aussi pour ça que je les aime et qu’on passe beaucoup de beaux moments ensemble.

Est-ce que, pour vous, la musique suscite des images ou l’inverse ?

Je dirais plutôt que la musique m’inspire des images, des ambiances, des couleurs voire même de la matière. Je dirais par exemple que cet album m’évoque quelque chose de confortable comme une grosse Charentaise fourrée.

 

 

  • Jeudi 17 janvier à 20 heures au 106 à Rouen. Tarifs : de 14 à 3 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com