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Grand Blanc au 106 : « Nous vivons dans une sorte de nomadisme »

photo Boris Camaca
photo Boris Camaca

Mémoires vives était le reflet d’un sentiment d’urgence. C’est avec cet album que l’on a fait connaissance avec Grand Blanc. Avec un deuxième disque, Image au mur, sorti en février 2018, le quatuor, originaire de Metz, bouscule sa pop brute, sombre et sauvage. Il y a autant de fougue et de jeux de mots dans Image au mur qui prend des couleurs hip-hop et de musique psychédéliques et ouvre de nouveaux horizons vers un ailleurs. Grand Blanc est en concert vendredi 16 novembre au 106 à Rouen. Entretien avec Benoît David, guitare et chant.

Pourquoi avez-vous choisi la Normandie pour écrire ce deuxième album, Image au mur ?

Nous avons travaillé dans une maison, non loin de Granville, de Villedieu-les-Poêles. C’était un cadre parfait pour composer de la musique. Il n’y a qu’à regarder la track-list pour dire que le lieu a eu une influence sur l’album. Nous avons découvert de nouveaux endroits et trouvé un rapport plus profond à l’espace.

L’influence est alors directe ?

Oui. Grâce à la musique, nous bougeons beaucoup. Nous vivons dans une sorte de nomadisme. Cet album a un rapport avec ce que nous avons vécu. Il a donné un sens à tout cela. Parfois, nous nous demandons même à quel point les lieux ont été réels. Il n’y a peut-être pas une influence directe mais il y a comme une conquête.

Dans cet album, vous faites traverser différentes villes.

Cette traversée est un truc assez latent. Los Angeles est une chanson pleine d’excitation. Quant à Belleville où nous sommes tous les jours, il y a une certaine tension, une foule de gens. Nous avons recherché le réel là-dedans. C’était important pour nous parce que Paris a été marqué par des événements graves.

Quel est cet Ailleurs ?

C’est un lieu où l’on imagine davantage des personnes voyageant, écoutant de la musique. Cette chanson a un statut particulier. Nous avons écrit ce texte en tournée lorsque nous étions en Asie. Nous avons ressenti des choses ambivalentes. Rêver d’un ailleurs peut donner de l’énergie mais peut être aussi un fantasme, une fuite en avant.

Est-ce que ce voyage n’est pas avant tout intérieur ?

Complètement. Dans cet album, nous avons travaillé sur les ambivalences musicales, textuelles. Cet ailleurs peut être spirituel, l’alcool, la drogue qui provoquent des choses à l’intérieur. C’est un des grands thèmes : la tension entre le matériel et l’immatériel, entre le passé et le présent. 

Faites-vous un lien entre vos deux albums ?

Image au mur n’est pas une réaction à Mémoires vives. Ils ne sont pas non plus en opposition. Je pense qu’ils sont complémentaires. Cela nous paraissait très cohérent de chanter des textes de manière frontale il y a trois ans. Lors de la composition du deuxième album, nous n’avions pas les mêmes choses en tête et dans le cœur. Pour nous, c’était le moment de composer une musique plus apaisée, plus intérieure.

 

Infos pratiques

  • Vendredi 16 novembre à 20 heures au 106 à Rouen.
  • Première partie : Make-Overs
  • Tarifs : de 20,50 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture. 
  • Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com