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« J’ai un réflexe de désobéissance à moi-même »

thomas fersen 2Fabuliste des temps modernes, Thomas Fersen dépeint dans ses albums des univers bien singuliers et oniriques. Dans Thomas Fersen & The Ginger Accident, il a préféré des couleurs très sixties, un parfum Bollywood. A l’image de ce Donne-moi un petit baiser, telle une ritournelle lumineuse et entêtante. Il y a aussi cette voix nonchalante et éraillée, cette poésie charmante, cette malice, cette fantaisie que l’on n’oublie pas et qui restent des rayons de soleil. Thomas Fersen est vendredi 15 novembre au 106 à Rouen.

 

 

 

 

 

 

Une nouvelle tournée, est-ce comme un nouveau départ ?

C’est toute ma vie… Quand je suis en tournée, je suis content. Je jubile. Cela me fait tellement de bien. Je ne sais pas ce que je deviendrais si je devais rester à un endroit. Cela me fait presque peur. Je serais certainement un inconnu.

 

N’avez-vous pas besoin de vous poser pour écrire ?

Je me micro-pose. En tournée, il y a des moments de solitude qui ne sont pas désagréables d’ailleurs. Vous êtes seul dans votre loge, dans votre chambre d’hôtel. Le matin, j’ai plus d’appétit pour écrire. Le soir, j’ai plus un esprit de fête.

 

Les concerts, c’est donc la fête.

Tous les ingrédients sont là pour que cette fête soit réussie. Les trombones, les trompettes, les claviers… tous ces instruments sont festifs. J’ai aussi ressorti de vieilles chansons enterrées comme Les Papillons.

 

 

Toutes ces chansons vous manquaient ?

Ce n’est pas que cela me plaise de ressortir de vieilles chansons pour ressortir de vieilles chansons. Cependant les rejouer avec des arrangements de cuivres est très plaisant.

 

Pour ce nouvel album, vous avez voulu un son, très sixties.

Quand j’ai écouté la première fois Slow Joe avec The Ginger Accident, ce fut une grosse découverte. Pour cet album, j’ai voulu la même chose : la chorale, les cuivres, les claviers vintage… Je prends toute la panoplie. J’aimais leur couleur, leur son, leur créativité, leur ressenti. Je sentais que le mariage fonctionnerait avec ma voix de baryton-basse.

 

Avez-vous un attachement particulier pour cette musique des années 1960 ?

C’est plutôt dans l’air du temps. Moi le premier, j’ai réécouté certaines choses, comme les Strange Boys, depuis deux ou trois ans.  Par ailleurs, ces années-là sont en moi. Je suis né en 1963. Ce sont toutes les musiques que j’ai écoutées à la radio.

 

Il y avait aussi beaucoup de fantaisie à cette époque-là, comme dans vos chansons.

Oui, je m’inscris totalement dans cette fantaisie. Je n’ai jamais été neurasthénique.

 

Vous vous amusez d’ailleurs beaucoup sur Donne-moi un petit baiser.

Oui, comme un père qui veut un baiser de son enfant. Ça m’amuse de faire ça avec mon fils. J’ai mis ça sur scène pour amuser les gens.

 

 

Est-ce que cet album est une réaction ou une réponse au disque précédent, empreint de romantisme noir ?

Oui, c’est toujours comme cela. J’ai un réflexe de désobéissance à moi-même. Cela reflète ce que je peux être. Je peux souffrir d’enfermement. Quand on m’enferme, je suis malheureux. Il faut que je parte ailleurs.

 

 

  •  Vendredi 15 novembre à 20 heures au 106 à Rouen. Tarifs : de 28 à 20 €. Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com
  • Première partie : Lady Arlette