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« J’aime le charme de l’ancien »

askehougIl a la voix grave et profonde d’Arthur H, le charme de Jean Rochefort avec cette moustache qu’il porte malicieusement. Voilà ce que l’on retient au premier coup d’œil et à la première écoute de ses chansons. Matthieu Aschehoug joue le dandy, l’irrévérencieux plein d’humour et d’ironie, le cabotin, un chevalier conquérant d’un autre temps.

Avec ce projet musical, Askehoug, né en 2008, il a créé un univers très personnel, poétique dans lequel on plonge avec délice. De Matthieu Aschehoug, il faut surtout retenir cette écriture ciselée et cet esprit libre. Askehoug sera en concert ce jeudi 25 juillet place de la Cathédrale à Rouen lors des Terrasses du jeudi.

 

 

Pourquoi avez-vous créé un personnage pour ce projet musical ?

C’est davantage une amplification de moi-même. Je ne suis pas un comédien. Je suis certes quelqu’un de décalé naturellement. Si personnage il y a, il me permet de dire des insanités. Mais ce n’est pas complètement une création.

 

Pourtant, vous jouez dans vos clips.

Oui mais je suis incapable de jouer un texte de Molière. Je ne sais pas pleurer ou être en colère si on me le demande. Il est vrai que le métier de chanteur tire les ficelles de celui de comédien. Et quand on chante, il faut interpréter son texte.

 

Quand vous écrivez, est-ce vous ou ce personnage ?

C’est moi. J’ai travaillé dans un groupe où une personne, moteur de cette formation, m’a encouragé à écrire. En fait, j’écris des textes depuis que je suis jeune. Mais c’étaient des choses engagées assez maladroites. J’ai alors beaucoup écrit et tout est venu progressivement.

 

Est-ce pour vous un exercice difficile ?

Plus j’avance dans le temps, plus je trouve des astuces qui fonctionnent, un ton. Je ne veux pas faire de la littérature. Je recherche une rythmique dans la musique des mots.

 

N’y aurait-il chez vous l’envie d’écrire de belles phrases ?

Oui mais pas forcément avec la volonté d’écrire des chansons. Je peux écrire des textes qui ne soient pas à chanter.

 

Avez-vous des projets d’écriture de poèmes, de romans… ?

Non, c’est le scénario qui me fait peur. Dans un roman, il faut tenir en haleine le lecteur pendant plus de cent pages. J’ai peur d’être perdu dans l’action. J’aime le format de la chanson. C’est un art de la simplicité et de la concision.

 

Vous avez une écriture très cinématographique qui se prête au roman.

A la base, je suis fan de musiques de film qui demande la même exigence qu’en musique classique. J’aime la finesse de ce travail. Comme en musique contemporaine, il y a des choses très bien mais il est parfois difficile de rentrer dedans. J’aime le texte parlé-chanté avec une musique de film derrière. Cela passe par la simplicité de l’écrit.

 

Cela donne à votre univers un charme désuet.

J’aime bien le côté désuet. Je ne saurais pas dire pourquoi. C’est peut-être la poésie qui se dégage. Je vais certainement passer pour un réac mais je préfère une musique de l’après-guerre et de certaines régions françaises, même le langage de banlieue. Il y a une immédiateté. J’aime vraiment le charme de l’ancien.

 

Est-ce que vous écrivez comme vous dessiniez ?

Sans doute que oui. J’ai commencé à écrire lorsque j’ai ralenti mon activité de dessinateur. Aujourd’hui, j’ai complètement arrêté. Le texte m’a autorisé à développer des choses plus sophistiquées. On peut parler des sentiments. En dessin, c’est plus compliqué.

 

Il n’y a pas que cela dans vos chansons. Vous glissez aussi quelques messages.

Oui, il faut en profiter quand on est écouté. Je ne connais pas la portée de ce que je veux dire mais c’est livré comme cela.

 

  • Jeudi 25 juillet à 18h30 et 20h15 place de la Cathédrale à Rouen.
  • Concert gratuit

Les Terrasses du jeudi 25 juillet

  • Espace du palais à 18h45 et 20h30 : Totem (jazz)
  • Place de la Pucelle à 19 heures et 20h45 : The Dirty Smellers
  • Place de la Calende à 19h15 et 21 heures : The Sophia Lorenians (funk)
  • Quai de Boisguilbert à 19h30 et 21h15 : Hawaiian Pistoleros (western swing)
  • Concerts gratuits