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Josette Baïz : « Il y a toujours une souffrance quand on passe une audition »

Dans cette Finale, pas de compétition mais un festival de danses. Josette Baïz marie le popping, les claquettes, le break, le krump… Un véritable métissage pour huit interprètes qui se prêtent au jeu de l’audition en suivant les ordres d’un mystérieux chorégraphe. Ils dansent et ils jouent dans cette pièce pleine de fantaisie et d’humour, au rythme de la musique de Thierry Boulanger. C’est vendredi 6 mars au théâtre de L’Arsenal à Val-de-Reuil. Entretien avec Josette Baïz.

Qu’est-ce qui vous a amené à mêler le hip-hop aux autres danses ?

J’aime ça. Je suis une chorégraphe contemporaine. Mon parcours est contemporain. Quand nous nous sommes installés dans les quartiers nord de Marseille, j’ai souhaité être dans une école où se croisent les cultures. Il y a du hip-hop, du flamenco, des danses asiatiques… L’objectif : accéder à toutes ces cultures. Pour moi, il était intéressant de s’y plonger et sortir de cette danse contemporaine qui reste certes libre. Ce travail correspond vraiment à la manière dont s’est constitué le Groupe Grenade. Nous nous sommes aperçus que toutes ces cultures se sont mélangées en une seule façon de danser. C’est assez unique. 

Comment le hip-hop a évolué pendant toutes ces années ?

Il y a des techniques qui n’existaient pas à l’époque. Comme le krump qui m’a beaucoup séduit. Cette danse dégage une espèce d’agressivité et permet un dialogue avec le spectateur. Le popping a beaucoup évolué aussi . Il est arrivé à un niveau d’excellence. C’est étonnant dans le hip-hop de voir comment les interprètes possèdent tous différentes personnalités. Toutes ces danses cohabitent.

Dans La Finale, vous demandez à tous les danseurs et danseuses de faire des claquettes.

C’est intéressant d’aller chercher de nouvelles formes. C’est une ouverture aux autres et aux cultures. Chacun doit se confronter à la pratique des autres. Dans La Finale, les spécialistes d’une technique vont jusqu’au bout et les autres tentent de les suivre même s’ils savent qu’il faudra lâcher à un moment. Cela demande des efforts et des échauffements différents. C’est une autre approche de la danse. Même pour moi. On s’apprivoise et on crée ensemble. Quand nous avons commencé à travailler sur scène, il y a eu une complicité remarquable. C’est une pièce jubilatoire, dynamique.

Est-ce que vous avez souhaité dédramatiser l’audition avec La Finale ?

Il y a toujours une souffrance quand on passe une audition. Il arrive que l’on se retrouve face à des chorégraphes qui ne sont pas toujours bienveillants, qui donnent des réponses parfois agressives. Lors de ce moment, chacun joue sa vie et c’est terrible. De leur côté, les chorégraphes peuvent être aussi ridicules quand ils infantilisent ou ont des consignes absurdes. La Finale est une audition qui dérape. Pour évoquer ce sujet, il fallait passer par l’humour.

Infos pratiques

  • Vendredi 6 mars à 20 heures au théâtre de L’Arsenal à Val-de-Reuil.
  • Tarifs : de 25 à 10 €.
  • Réservation au 02 32 40 70 40 ou sur www.theatredelarsenal.fr