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Julien Fišera : « J’ai voulu retrouver l’humour potache des Beatles »

photo Simon Gosselin

Le festival Terres de paroles continue de se promener dans le département de la Seine-Maritime. Ce vendredi 31 mars est consacré à la pop culture avec un retour sur les Beatles, précisément sur leur dernière apparition le 30 janvier 1969 à Londres. L’Opération Blackbird de Julien Fišera a lieu à Théâtre en Seine à Duclair. Une pièce de théâtre en forme de polar. Entretien avec l’auteur et metteur en scène.

 

Êtes-vous un fan des Beatles ?

Oui, absolument. J’ai découvert les Beatles dans la discothèque de mon père. Je me souviens encore de l’album, Sergent Pepper’s. Adolescent, j’écoutais seulement la musique de mes parents. Je suis né en 1978, je me suis intéressé à d’autres musiques, à l’électronique, le hip-hop. J’ai grandi avec Bjork. Mais je reste un fan absolu des Beatles. J’éprouve toujours un grand plaisir à les écouter.

 

Comment est venue l’idée d’un spectacle ?

J’avais envie de parler des Beatles aujourd’hui. Je ne voulais pas faire une lecture critique, ni incarner le groupe. Cela n’avait pas de sens. Mon intérêt s’est davantage porté sur des personnes qui veulent aujourd’hui incarner les Beatles, sur la façon dont on peut raconter une histoire de l’intérieur avec des points de vue différents. N’oublions pas que les Beatles étaient quatre personnalités différentes. Cela me permettait de questionner la place de l’individu dans le groupe. L’histoire : deux personnes, Toni et Justice, ont l’ambition de créer un spectacle sur eux. Elles sont sur un bateau de croisière, dans leur cabine où elles s’isolent pour écrire. Là, elles vont rencontrer Travis et Oscar et vont se plonger ensemble dans la mythologie des Beatles.

 

Pourquoi un titre comme un nom de code ?

Dans ce titre, il y a quelque chose de l’ordre du secret. Comme quand un groupe compose son album à l’abri des regards de tout le monde. Les musiciens s’isolent dans leur studio pour composer et enregistrer.

 

Quel ton avez-vous souhaité donner à ce spectacle ?

Il est drôle. J’ai voulu retrouver l’humour potache des Beatles qui me touchent beaucoup. Il y avait aussi chez eux la volonté de casser les codes, une insolence, une impertinence.

 

Dans Opération Blackbird, deux comédiens sont sourds.

Je trouvais important de les inviter dans cette aventure. Cela m’a permis de m’interroger sur la manière dont on est traversé par la musique. Comment est-on atteint par la musique ? Ce fut une découverte pour moi. La musique peut charrier plein de choses, notamment poétiques, politiques, historiques. On peut s’y intéresser de diverses manières.

 

Soirée pop culture à Théâtre en Seine à Duclair

  • Vendredi 31 mars à 19 heures : Beatles, Revolver et pop culture, un « exercice d’admiration » de Pacôme Thiellement. Gratuit.
  • Vendredi 31 mars à 19h45 : Opération Blackbird de Julien Fišera. Tarifs : de 15 à 9 €. Réservation au 02 32 10 87 07 ou sur Terresdeparoles.com