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La colère monte dans le milieu culturel

Environ 250 personnes, issues du milieu culturel, se sont retrouvées mercredi 17 mars sur le parvis de l’Hôtel-de-Ville de Rouen pour réclamer l’ouverture des lieux culturels et des mesures sociales pour tous.

Il y avait de la joie. Celle de se retrouver alors que tous les lieux culturels sont fermés. Outre la petite parenthèse de l’automne 2020, les théâtres, les salles de concerts, les musées et les cinémas restent portes closes au public depuis maintenant un an, date du premier confinement décidé pour endiguer la pandémie. Un an, c’est long. Mais c’est surtout le manque de perspectives, le sentiment d’être pris pour des illuminés et les propos inaudibles de la ministre de la Culture qui ont déclenché la colère.

« Dans un premier temps, nous avons été subjugués par un tas de décisions que nous avons respectées. Nous avons joué le jeu. Aujourd’hui, il y a tellement de choix injustifiés et injustes que nous sommes exaspérés. Il y a quelque chose d’idéologique qui s’impose et nous révolte ». Nadège Cathelineau du Groupe Chiendent fait partie du collectif Cultures en luttes qui occupe le théâtre des Deux-Rives et a lancé un appel au rassemblement ce mercredi 17 mars devant l’hôtel de ville à Rouen.

« Jusqu’à ce que nous obtenions gain de cause« 

Un rassemblement qui a réuni environ 250 personnes qui ont partagé des lectures, chanté, dansé et rappelé toute l’utilité de l’occupation des théâtres en France — une soixantaine désormais. « C’est un moment de citoyenneté fort et dense, une manière d’exprimer notre mécontentement, de faire corps et de revenir au collectif. Il est temps de retrouver une dignité pour les citoyennes et les citoyens. C’est ce qui définit notre humanité. Il faut mettre du commun. Les théâtres sont des lieux d’assemblée citoyenne, donc un outil indispensable. Nous occuperons jusqu’à ce que nous obtenons gain de cause », indique la comédienne

Parce qu’il « ne faut pas isoler les causes », le collectif Cultures en luttes a ainsi rappelé que ces occupations ont aussi pour objectif de « donner du courage aux citoyennes et citoyens confinés depuis un an, aux soignantes et soignants toujours méprisés par le gouvernement, aux étudiantes et étudiants abandonnés ».

Il y avait donc de la joie mais beaucoup d’inquiétude et de colère. La liste des revendications n’a pas changé. À l’ouverture des lieux culturels s’ajoutent la prolongation de l’année blanche sur les droits au chômage et son élargissement à tous les intermittents de l’emploi, un abandon de la réforme de l’assurance-chômage, une compensation financière du manque de cotisations sociales, un plan de financement massif de soutien à l’emploi dans le secteur culturel, un second pour aider à la diffusion des spectacles, une extension du RSA aux jeunes de 18 à 25 ans et une sécurité sociale pour tous les étudiants.