La culture à Rouen, Et Maintenant ?

Défendre la vie et les activités culturelles dans tous les lieux : c’est l’objectif du tout jeune collectif, Et Maintenant ?, qui s’est réuni pour la première fois vendredi 9 octobre au 3 Pièces à Rouen et a rédigé une lettre ouverte aux institutions et collectivités locales.

Et Maintenant ?, un nom en forme de question pour exprimer le désarroi d’une grande partie des acteurs et des actrices de la vie culturelle. Depuis la rentrée, les théâtres et les salles de concert ont rouvert avec leur programmation. Qu’en est-il des lieux alternatifs, notamment des bars ? L’inquiétude est là. Ces endroits qui accueillent les groupes indépendants sont frappés par des mesures restrictives de la part des autorités. Une fermeture à 22 heures ne permet plus de proposer autant de concerts le soir.

Alors, ça gronde et on s’interroge. D’autant plus que les belles initiatives menées pendant l’été par le 55 ou encore la Friche Lucien ont été couronnées de succès. « Il faut se rendre compte qu’il y a d’autres façons de faire. La vie culturelle peut exister. Nous voulons nous donner les moyens de faire notre boulot », martèle Amélie Chalmey. 

Le pari de survivre

Forts de cette expérience, La metteuse en scène et fondatrice d’Alchimie Compagnie, Benjamin Daubeuf, musicien indépendant, Simon Ugolin de La Friche Lucien et Mathieu Essahli du label Sad Fucker ont créé le collectif Et Maintenant ? et rédigé une lettre qui sera adressée aux institutions et collectivités locales. Il y font un constat : « Alors que la plupart des secteurs de l’économie ont pu relancer leur activité dès la fin du confinement, ta culture se voit encore mise au ban pour son prétendu potentiel pathogène ».

Ils veulent rappeler aussi : « Nous, acteurs et actrices locaux de ta culture, avons une question : n’est-ce pas le lien créé grâce aux différentes activités artistiques et culturelles qui, dans ce contexte, rend la vie supportable ? N’est-il pas essentiel, justement dans cette période de crise, de continuer à se rencontrer au travers des expériences artistiques qui sont le cœur de nos métiers ? » Ils espèrent également une confiance et une participation à la prise de décision des mesures pour freiner le virus.

Vendredi 9 octobre, une quarantaine de personnes se sont retrouvées au 3 Pièces à Rouen pour échanger et envisager la suite. « Les crises révèlent des situations latentes, remarque Amélie Chalmey. Il faut se fédérer, décloisonner la culture. Nous allons pouvoir survivre à tout cela mais ensemble. Et nous en faisons le pari ».

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