La danse, comme un élan de liberté

photo : Yoann Bohac

Leïla Ka a fait le choix de la danse pour raconter ses états intérieurs. Il y a tout d’abord un solo, Pode Ser, puis un duo interprété avec Jane Fournier Dumet, C’est toi qu’on adore. Deux petites formes que la danseuse et chorégraphe propose après le Tangram à Évreux mardi 18 janvier au centre culturel Voltaire à Déville-lès-Rouen.

La danse a été un heureux hasard. Le parcours artistique de Leïla Ka commence par du théâtre d’improvisation et du clown. « Cela me plaisait beaucoup et me convenait très bien. J’étais très timide ». À l’adolescence, elle a l’opportunité de suivre un stage de hip-hop. Ce fut alors une rencontre déterminante par « le fait de pouvoir raconter, dire des choses sans utiliser les mots. Je me sens très fragile quand je mets des mots. Ils me paralysent. Avec la danse, je me sens aussi plus libre ».

Leïla Ka danse pour plusieurs compagnies dont celle de Maguy Marin et se fait remarquer dans cette pièce célèbre, May B. Ce fut une autre étape importante pour la jeune artiste. « Maguy Marin a posé les yeux sur moi. Elle m’a accordé sa confiance. J’ai pu retrouver ce travail théâtral dans sa danse. Avec elle, j’ai aussi beaucoup appris, notamment la rigueur. La mise en scène de May B n’a pas bougé et il a fallu la transmettre telle qu’elle avait été créée. J’ai décortiqué la musique pour comprendre comment les gestes étaient calés dessus. J’ai gardé cette rigueur ».

Un triptyque

La gestuelle de Leïla Ka est d’une grande précision, se sert de l’énergie du hip-hop. Dans sa danse, la chorégraphe joue avec les contraires, comme la douceur et la rage. Son premier solo, Pode Ser (Peut-être), est une quête et une révolte. « J’avais cette robe rose qui a quelque chose de sage et obéit à plusieurs stéréotypes. Elle peut appartenir à une petite fille, à une femme d’avant ou à une ballerine ». Dans son studio, vêtue de cette robe, elle a dansé. « Je m’entrainais sans me dire que j’allais écrire un spectacle ». Elle s’est interrogée sur les identités multiples qui nous construisent,. « Je me suis demandé qui j’étais, entre ce que je devais être, ce que je voulais être et ce que je suis réellement. J’avais envie de mettre en avant cette façon dont un individu se débrouille avec les assignations et ce qu’il rêve d’être ».

Leïla Ka a écrit une suite à Pode Ser. C’est toi qu’on adore est un duo, dansé avec Jane Fournier Dumet. Là, encore, il y a une lutte jusqu’à un certain épuisement pour rester en équilibre, gagner sa liberté. Ces deux pièces chorégraphiques sont présentées jeudi 21 et vendredi 22 octobre au Tangram à Évreux avant des représentations en janvier 2022 au Passage à Fécamp et au centre culturel Voltaire à Déville-lès-Rouen. Elles sont les deux premiers volets d’un triptyque, complété avec Se Faire la belle, un autre solo où un personnage reprend son destin en main.

Infos pratiques

  • Jeudi 21 et vendredi 22 octobre à 20 heures au théâtre Legendre à Évreux, Tarifs : de 20 à 10 €. Pour les étudiants :  carte Culture.  Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.com
  • Vendredi 7 janvier à 20h30 au Passage à Fécamp. Tarif : 8 €. Réservation au 02 35 29 22 81 ou sur www.theatrelepassage.fr
  • Mardi 18 janvier à 20 heures au centre culturel Voltaire à Déville-lès-Rouen. Tarifs : de 17 à 8 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 68 48 91 ou sur www.dullin-voltaire.com
  • Durée : 45 minutes
  • photo : Yoann Bohac