/

La roue de la mort est « l’essence de la vie »

photo : Ian Grandjean

Les voilà à 10 mètres de haut dans une roue de la mort… Sur la musique de Gabriel Soulard, jouée en live, Mathieu Lagaillarde et Thibault Brignier de La Meute présentent 78 Tours samedi 8 et dimanche 9 septembre au cirque-théâtre à Elbeuf pendant pour l’ouverture de saison. Ils présentent 78 Tours, un spectacle sur un agrès dangereux et peu courant pour questionner le sens de la vie, rappeler la beauté du vivre ensemble. Entretien avec Mathieu Lagaillarde.

Pourquoi la roue de la mort est-elle un agrès rare dans le cirque ?

La roue de la mort est associée au cirque traditionnel. Cependant la principale raison tient au fait qu’elle n’est pas enseignée dans les écoles de cirque. Et elle ne peut pas l’être parce qu’il y a beaucoup de secrets autour d’elle. On ne peut construire une roue de la mort comme cela. Il faut des plans qui sont difficilement partagés. Il faut aussi trouver une personne qui accepte de vous former. Le peu d’artistes qui évoluent sur cet agrès souhaitent aussi garder leur place.

Pourquoi avez-vous fait le choix de la roue de la mort ?

La Meute s’est fondée autour de la balançoire française. Un agrès qui est aussi très rare mais enseigné dans les écoles de cirque. Nous avons été formés à l’école nationale des arts du cirque à Rosny-sous-Bois et à celle de Stockholm. Là-bas, nous avons eu une attirance pour ces grands objets et nous avons rêvé de monter sur une roue de la mort. Comme cet agrès est rare, cela a accru notre envie de savoir ce que c’était de se retrouver dessus. Par ailleurs, peu de personnes ont effectué des recherches sur cet agrès. C’est encore un terrain inexploré. Nous avons souhaité écrire un spectacle pour l’essence de la roue. Avec Thibault (Brignier, ndlr) et Gabriel (Soulard, ndlr), le musicien, nous nous sommes lancés dans ce travail. Depuis les début de La Meute, nous aimons bien interroger l’agrès, l’acrobatie, le cirque.

Comment avez-vous alors appréhendé la roue de la mort ?

Nous avons pu l’appréhender avec Patrice Kotyla de la compagnie La Rotative qui en possède une. Par ailleurs, la roue suppose deux principes : celui de la marche et celui du contrepoids. Deux notions que nous connaissons bien. Elle demande également beaucoup de concentration et une gestion des émotions parce que nous n’avons pas de protection. Au fur et à mesure, on monte de plus en plus haut. On tourne de plus en plus vite. On va à l’extérieur de la roue… Aujourd’hui, nous savons que nous n’avons pas fini notre formation.

Que symbolise cette roue de la mort ?

La roue, c’est une forme géométrique de l’univers. Elle est l’essence de la vie et du mouvement et permet une recherche entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. On part de l’univers, l’infiniment grand, pour aller vers nous, l’infiniment petit. Tout cela évoque aussi le sens de la vie. Avec cette roue de la mort, nous avons envie de lui faire un pied de nez. Nous sommes des acrobates et on se prend parfois pour des super héros. Mais nous sommes également des êtres humains avec leur fragilité. Si on tombe, on peut se blesser, même se tuer. Quand on est sur cette roue, on ressent cet instinct de survie, cette envie de créer, de se dépasser.

Que raconte 78 Tours ?

78 Tours racontent l’histoire de trois personnages qui rentrent dans cette roue, tel un totem. Ils vont y faire des choses extraordinaires, créer un rituel grâce à une énergie collective. C’est un voyage émotionnel qui doit emmener le public et l’hypnotiser… 78 Tours renvoie bien sûr au disque et aussi au jeux de tarot. C’est enfin le nombre de tours que nous effectuons pendant le spectacle.

Les Bords de Seine

C’est un parcours artistique en trois étapes pour commencer la nouvelle saison du cirque-théâtre : 

  • 15 heures : Météores de la compagnie Aléas dan la cour de l’école Michelet
  • 16h15 : Entre Nous du collectif Entre Nous dans les jardins de l’hôtel de ville
  • 17h30 : 78 Tours de La Meute au cirque-théâtre
  • Samedi 8 et dimanche 9 septembre à Elbeuf
  • Spectacles gratuits