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Le Caliban théâtre refait l’enquête

photo Arnaud Bertereau

L’assassinat de Martin Luther King est le sujet de ce ML King 306, la nouvelle création du Caliban Théâtre. La pièce se joue vendredi 18 janvier à L’Éclat à Pont-Audemer avant une tournée en Normandie cet hiver et le festival d’Avignon cet été.

La fin, on la connaît déjà. Et elle est tragique. Le 4 avril 1968, Martin Luther King Jr est assassiné à l’âge de 39 ans devant la chambre 306 du Lorraine Motel à Memphis dans le Tennessee. Le crime est attribué officiellement à James Earl Ray. D’un côté, un pasteur, prix Nobel de la paix en 1964, qui milite de toutes ses forces pour les droits civiques des Noirs, lutte contre la ségrégation raciale, contre la guerre au Vietnam et la pauvreté. Son nom est lié à cette phrase, I have a dream, prononcé lors d’un discours célèbre le 28 août 1963 devant le Lincoln Mémorial à Washington.

De l’autre, il y a un un criminel blanc, ségrégationniste, qui a effectué plusieurs séjours en prison. Après le meurtre de Martin Luther King Jr, James Earl Ray se réfugie en Angleterre où il est arrêté. Il avoue avant de se rétracter et sera condamné à 99 ans de prison. Il meurt le 23 avril 1998 à l’âge de 70 ans.

Deux destins

Après la figure de Jake LaMotta, Mathieu Létuvé s’empare de celle de Martin Luther King Jr. « J’avais sa photo au-dessus de mon lit quand j’étais enfant. Comme celle de Jean Moulin. J’ai été très tôt sensibilisé à ces personnages mythiques, à ces combats pour les droits. L’engagement de Martin Luther King était jusqu’au boutiste, voire subversif. Je reste fasciné par ces grandes figures qui se donnent totalement, se sacrifient ».

Dans ML King 306, le nouveau spectacle du Caliban Théâtre, créé vendredi 18 janvier à L’Éclat à Pont-Audemer, Mathieu Létuvé ne refait pas la biographie du pasteur. Il réécrit le destin de Martin Luther King Jr et de James Earl Ray en reprenant les codes du thriller. « Tous les deux sont pris dans une mécanique, dans une course folle. Il y a chez eux le même sentiment d’urgence, une espèce d’inéluctabilité qui ne peut conduire que la tragédie ».

Sur scène, Mathieu Létuvé et Clémentine Justine racontent cette course en compagnie du danseur Frédéric Faula et dressent le portrait de cette Amérique des années 1960, entre misère et violence, entre haine et capitalisme. « C’est aussi le portrait de nous-mêmes aujourd’hui. Quelque part, nous sommes tous des James Earl Ray, responsables d’un suicide collectif au niveau écologique et économique ».

En tournée

  • Vendredi 18 janvier à 20h30 à L’Éclat à Pont-Audemer. Tarifs : 12 €, 8 €. Réservation au 02 32 41 81 31 et sur http://eclat.ville-pont-audemer.fr
  • Vendredi 25 janvier à 20 heures au théâtre du Château à Eu. Tarifs : 15 €, 8 €. Réservation au 02 35 50 20 97 ou sur wwwtheatreduchateau.fr
  • Mardi 29 janvier à 19h30 à La Renaissance à Mondeville. Tarifs : 14 €, 8 €. Réservation au 02 31 35 65 94
  • Samedi 1er février à 20 heures à Théâtre en Seine à Duclair. Tarifs : 15 €, 12 €. Réservation au 09 82 35 32 09 ou au 06 12 66 45 31 ou sur www.theatrededuclair.fr
  • Mardi 26 mars à 20h30 au Rive gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray. Tarifs : de 15 à 8 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 32 91 94 94. 
  • Jeudi 4 avril à 20h30 à l’espace culturel François-Mitterrand à Canteleu. Tarifs : 9,10 €, 6 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 36 95 80.
  • Mardi 21, mercredi 22 et jeudi 23 mai à 20 heures à la chapelle Saint-Louis à Rouen. Tarifs : de 16 à 3 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 98 45 05 ou sur www.letincelle-rouen.fr
  • Spectacle tout public à partir de 10 ans