Le collectif Ès en « Première Mondiale » à L’Étincelle

Photo : Amélie Ferrand

Première Mondiale est une pièce avec trois solos. Les trois membres du collectif Ès, Sidonie Duret, Jérémy Martinez et Émilie Szikora, questionnent la création personnelle et commune. C’est lundi 14 octobre à L’Étincelle, à la salle Louis-Jouvet à Rouen.

Ces trois-là se sont rencontrés au conservatoire national supérieur de musique et de danse à Lyon. Sidonie Duret, Jérémy Martinez et Émilie Szikora, réunis dans le collectif És depuis 2014, ont pris l’habitude d’écrire leurs pièces chorégraphiques tous ensemble. Il y a eu Hippopotomonstrosesquippedaliophobie, Overgame, I can dance with somebody, Jean-Yves, Patrick et Corinne, le Karaodance. « Nous avons souhaité inverser notre processus de création et remettre en question cette notion du collectif », remarque Sidonie Duret. Pour Première Mondiale que le trio danse lundi 14 octobre à L’Étincelle à Rouen, chacun est parti seul dans un studio.

La règle du jeu : créer un solo pendant trois semaines avant de le partager avec les autres et de le fondre dans une pièce commune. Seul, sur un plateau, ce n’est pas une situation toujours facile. « La liberté que l’on pense avoir trouvé n’est pas évidente. Il faut se poser des contraintes sinon on part dans tous les sens. Ce qui est bien : à la fin, chacun affirme sa place de créateur au sein du collectif et peut se demander légitimement ce que l’on a à offrir aux autres ». Sidonie Duret est partie de la chanson latino, Despacito, et de ses différentes versions qui ont beaucoup fait danser. Elle les a écoutés, réécoutés, déconstruits pour en connaître les moindres variations et écrire une danse qui se réinvente comme un tube.

Les définitions de la danse contemporaine

Jérémy Martinez s’est souvenu du solo de John Travolta dans Saturday Night Fever. C’est à 12 ans que son père découvre ce comédien et danseur enflammant un dance floor multicolore. C’est à 12 ans aussi que Jérémy Martinez danse son premier solo sur That don’t impress me much de Shania Twain. Il fait un parallèle entre ces deux moments inoubliables pour l’un et l’autre. Quant à Émilie Szikora, elle s’est interrogée sur la définition de la danse contemporaine et a recueilli plusieurs témoignages dont celui de sa mère. Pour elle, la danse contemporaine, c’est la Messe pour le temps présent de Maurice Béjart. Émilie Szikora se confronte à cette partie de l’histoire de la danse.

« Qu’est-ce que la danse contemporaine ? C’est une question que l’on nous a souvent posé et que l’on se pose aussi. Ce n’est pas facile de donner une réponse. Chacun a sa vision, une image sur cette danse. C’est un rapport très personnel au corps ». Cette réflexion traverse les trois solos du collectif És qui forment Première Mondiale. « Cette création a permis d’accepter le fait qu’il n’y ait pas de définition précise et ce n’est pas grave. Cela donne des repères et tranquillise avec cette notion ».

Infos pratiques

  • Lundi 14 octobre à 20 heures à la salle Louis-Jouvet à Rouen.
  • Tarifs : de 16 à 3 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 35 98 45 05 ou sur www.letincelle-rouen.fr
  • Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation