Le collectif Et Maintenant (?) a relevé son défi

photo : Fabien Jouanne

Le collectif Et Maintenant (?) a proposé pendant tout le mois de décembre 2020 un spectacle chaque jour en divers lieux de la métropole rouennaise. C’est l’heure du bilan avec Amélie Chalmey.

Ils ont bravé la pluie, le vent, le froid. Pendant ce mois de décembre 2020, une centaine d’artistes ont donné chaque jour un spectacle dans une cour d’établissements scolaires, au pied des immeubles, au sein des structures hospitalières et d’ehpad de la métropole rouennaise. C’était Et maintenant, à vos fenêtres, une initiative du tout jeune collectif Et Maintenant (?), porté par Maya Abraham, Jean-Christophe Alépée, Benjamin Daubeuf, Anaïs Héroguel, Matthieu Essahli, Simon Ugolin et Amélie Chalmey.

« Cela a été un vrai défi au jour le jour. Faire des spectacles pendant un confinement, puis un couvre-feu, en extérieur en plein mois de décembre, ce n’est pas rien. Cela nous a prouvé que des choses sont possibles aujourd’hui, que nous pouvons encore gagner et déployer au maximum ces libertés », se réjouit la metteuse en scène et fondatrice de la compagnie Alchimie.

Comme une parenthèse

Et maintenant, à vos fenêtres a emmené 31 équipes artistiques et pluridisciplinaires dans une vingtaine de communes et invité les habitants à la découverte d’une proposition unique. « Chaque soir, c’était complètement différent, selon les architectures. Le public était plus ou moins loin. Nous lancions une annonce de départ pour interpeler. Après, les artistes avaient dix secondes pour choper les habitants. Il fallait un truc à voir et à entendre dès le début. Dans une telle configuration, si on ne capte pas aussitôt, chacun retourne à sa vie ».

Pendant ces 31 jours, il y a eu des moments forts, « de miracle », comme « ces personnes âgées qui ont fait quelques pas de danse avec des soignants » ou « ces quatre filles qui dansaient sur une playlist punchy à Elbeuf. Les gens applaudissaient entre chaque morceau, comme si c’était un concert. Une personne est venue nous offrir des chocolats ». Ou encore « le 31 décembre, nous étions à l’hôpital de Darnétal. L’équipe avait préparé des petits mots de remerciements qu’elle a collés aux fenêtres ».  Il reste aussi des souvenirs de « familles entières aux fenêtres. Avant le 15 décembre, certaines descendaient mais nous les invitions à remonter. Ce fut un crève-cœur. Ce furent des parenthèses ».

Quelle suite pour le collectif ? Elle n’est pas encore écrite. Les sept membres veulent désormais prendre du temps pour réfléchir à l’avenir. « Nous savons que cette période va durer. Il faut faire en sorte que le maintenant soit intelligent et constructif ».

  • photos : Fabien Jouanne