Le « Parpaing » de Nicolas Petisoff

Photo : David Moreau

Nicolas Petisoff dévoile quelques secrets de famille dans Parpaing qu’il crée du 19 au 21 novembre au CDN de Normandie Rouen dans le cadre du festival Art et Déchirure. Il est seul sur scène pour raconter tout ce qui nous construit dans une vie.

Découvrir une famille

Pour Nicolas Petisoff, il y a un avant et un après ce jeudi 19 septembre 2017. Jusqu’à cette date, le comédien et metteur en scène était l’enfant unique, adopté par un couple. « J’ai entendu beaucoup de légendes. On m’avait dit que j’étais le rescapé d’un accident de voiture, puis un enfant de la DDASS après avoir été abandonné ». Il a fallu « une gaffe » de sa grand-mère pour que Nicolas Petisoff découvre son histoire. Le comédien et metteur en scène au sein du collectif L’Unijambiste, n’est pas un enfant unique. Il a un frère et une sœur. Il rencontre son père biologique et apprend l’histoire de sa mère.

Après tout cela, « je suis resté le même gars. N’est-ce pas une autre richesse ? » Nicolas Petisoff s’est toujours intéressé aux questions d’identité. « Est-ce que l’on n’est pas quand même quelqu’un si on ne sait pas d’où l’on vient ? Je suis allé à la manifestation contre le mariage pour tous. J’ai croisé un père de famille. Je lui ai parlé de mon adoption et demandé si mes parents adoptifs étaient légitimes. Il m’a répondu que non. Je veux déconstruire cette idée ».

Une singularité

En racontant son histoire, Nicolas Petisoff aborde la question fondamentale de la construction de soi. Pour grandir et avancer, le garçon s’est construit son mur de parpaings. Une fois la vérité dévoilée, il a « pris la ligne du bas pour la mettre au-dessus ». Encouragé par l’auteur, Ronan Chéneau, il a commencé à écrire. « comme une impulsion. C’est aujourd’hui que cette histoire me fait quelque chose. On me renvoie la singularité que je n’avais pas ressenti jusqu’à présent. Le regard, les pleurs des gens font me rendre compte que j’ai une qualité. Je suis capable de beaucoup de résilience. Je suis assez solide pour porter tout cela et assez de force pour le porter sur scène. Même si c’est épuisant ».

Pour se construire, il y a eu aussi le théâtre. Un véritable hasard. Nicolas Petisoff s’inscrit à l’atelier théâtre de son collège. « J’ai adoré. Le théâtre était comme une perspective d’atteindre d’autres objectifs, une expression de grande liberté. Quand il y avait les vacances, cela me manquait ».

Dompter ses monstres

Nicolas Petisoff n’est pas sur scène pour témoigner mais interpréter. Il met beaucoup de sobriété dans ce Parpaing, créé du 19 au 21 novembre au CDN de Normandie Rouen. Juste « le texte, la voix et le corps pour susciter l’imaginaire, l’amener au bon endroit ». Ce seul en scène est la première partie d’une trilogie sur « les monstres » de Nicolas Petisoff. « Je suis plutôt révolté de nature. Cette colère doit sortir. Au fil des années, je la contiens de mieux en mieux. L’écriture m’apaise et elle pourrait devenir un pare-feu ». Après Parpaing, Nicolas Petisoff écrira Putain !, un texte sur la manière dont on subit les choses, puis Pédé ! sur la découverte de sa sexualité.

Infos pratiques

  • Mardi 19, mercredi 20 et jeudi 21 novembre à l’espace Marc-Sangnier à Mont-Saint-Aignan.
  • Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du mercredi 20 novembre
  • Tarifs : 15 €, 10 €. Pour les étudiants : carte culture
  • Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr