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Le quotidien tragique d’une famille afropéenne

C’est l’histoire d’une famille afropéenne qui mène un combat difficile au quotidien. La vie va basculer un soir après une bavure policière. Le Iench, écrit et mis en scène par Éva Doumbia, est joué du 6 au 10 octobre au théâtre des Deux-Rives avec le CDN de Normandie Rouen.

Pour Éva Doumbia, Le Iench marque un « retour à l’écriture ». La metteuse en scène, directrice du théâtre des Bains-Douches à Elbeuf, a laissé passer plusieurs années avant de « s’autoriser » à rédiger cette pièce de théâtre. « Je ne me sentais pas légitime d’écrire un texte théâtral. J’ai eu très peur parce que l’on est très angoissé quand on écrit. J’avais besoin d’acquérir une force mentale et moral ».

Le théâtre d’Éva Doumbia est nourri d’une réalité quotidienne. Dans Le Iench, créé du 6 au 10 octobre au CDN de Normandie Rouen, l’autrice, fondatrice de La Part du pauvre, raconte une tranche de vie d’une famille afropéenne. Les Diara habitent désormais dans un pavillon en province. Il y a les parents, Issouf et Maryama, les enfants, Drissa et Ramata, les jumeaux de 11 ans, et le petit frère, Seydouba. Autour d’eux gravitent Mandela, un enfant haïtien adopté par un couple d’enseignants blancs, Karim, un fils d’ouvrier marocain. 

Sur fond de violences policières

Drissa imagine cette nouvelle vie avec les images vues à la télévision. Dans son album, il y a celle du chien. Drissa veut un chien que son père lui refuse. Plus grand, il voudra faire comme ses copains : aller danser en boîte. Et cela ne sera pas facile. Le poids du patriarcat près lourd dans cette famille. Un jour, Drissa a maintenant 21 ans. Il disparaît sous les coups de la police. Ramata prend le relais de la révolte. « J’étais en train d’écrire au moment de l’assassinat d’Adama Traoré. Le texte est empreint de cette violence sur les corps des personnes noires ». C’est une décennie de la famille qui est racontée dans Le Iench. Éva Doumbia l’installe dans son séjour. « Il y a une certaine impudeur à montrer l’intérieur d’une habitation ». 

Dans cette tragédie, l’autrice « partage une expérience familiale » et questionne une double histoire, une double culture des afro-descendants.

Infos pratiques

  • Mardi 6, mercredi 7, jeudi 8 et vendredi 9 octobre à 20 heures, samedi 10 octobre à 18 heures au théâtre des Deux-Rives à Rouen.
  • Durée : 1h45
  • Spectacle tout public à partir de 14 ans
  • Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du vendredi 7 octobre
  • Tarifs : 15 €, 10 €. Pour les étudiants : carte Culture
  • Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr
  • photo : Abdoulaye Doumbia