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Lecture à DSN : Rencontre avec Fabio Alessandrini

Fabio Alessandrini 2Fabio Alessandrini est l’auteur associé de cette saison à la scène nationale de Dieppe. Auteur, metteur en scène et comédien, il a été formé au théâtre classique avant de s’épanouir dans la création contemporaine. Fabio Alessandrini interroge une époque changeante, en pointe tous les absurdités et les incohérences. Premier rendez-vous, Parole Al’Dente, avec le fondateur du Theatro di Fabio vendredi 5 décembre à DSN pour faire connaissance à travers des lectures.

 

Vous êtes né à Gènes en Italie, dans une ville portuaire. Quel a été votre sentiment lorsque vous avez découvert Dieppe ?

Je suis venu à Dieppe pour la première fois en 1999 ou 2000. C’était par hasard. J’accompagnais une personne qui devait travailler au théâtre. Quand je suis arrivé à Dieppe, j’ai ressenti une belle sensation. J’ai retrouvé des éléments familiers, la mer et le vent. Mais, ici, ils jouent autrement. Le ciel est différent avec ces nuages qui courent très vite. Je trouve que cette ville a un charisme incroyable. Quand je suis revenu pour le travail à DSN. J’ai eu à nouveau cette sensation de familiarité. Dieppe, comme Gènes, était une ville accueillante et est tombée en dépression parce qu’elle se retrouve en difficulté.

 

Qui est entré au théâtre, le comédien ou l’écrivain ?

C’est le comédien qui st entré au théâtre. J’ai suivi des cours dans une école nationale italienne. Je viens d’une formation classique où j’ai appris la tragédie grecque, Shakespeare, Molière… L’écriture est devenue nécessaire parce que je voulais m’approcher davantage de la réalité, du présent, les explorer pour les faire devenir histoire. Je souhaitais voir les choses avec l’œil d’un historien du présent. Cela ne m’empêche pas d’aborder des événements historiques. Je les déplace de leur époque pour les mettre en parallèle avec la nôtre.

 

Pourquoi l’écriture est devenue nécessaire ?

Plus je jouais du théâtre, plus j’avais l’impression de me détacher de la réalité, de beaucoup de personnes qui gravitaient autour de moi, de leurs préoccupations. Je voulais sortir de cette sorte de merveilleuse cage qui protège et isole du reste.

 

Pour écrire, il faut s’isoler ?

Oui et se permettre le temps du silence est l’exercice le plus difficile. Cependant, lorsque j’ai écrit sur la guerre, je suis allé parler avec des gens, avec des historiens. Pour écrire Touche, j’ai écouté des footballeurs, des médecins du sport… je suis dans un travail plus contemporain.

 

La mise en scène est venue plus tard.

J’ai adoré être comédien. J’ai eu envie de permettre aux autres de se surprendre. Je conçois mes mises en scène comme les plus généreuses, les plus humbles possibles. Je fais en sorte que l’autre donne le meilleur de lui-même. L’écriture doit passer par le filtre de la mise en scène avant d’affronter le comédien qui joue le texte. Sur scène, c’est le comédien qui a raison. Parfois, les intentions vont plus loin que la raison. Vous pouvez écrire de jolies choses qui ne tiennent pas la route sur le plateau. C’est un travail d’aller et retour entre l’auteur et le comédien qui est très intéressant et très beau.

 

Comment avez-vous imaginé cette carte blanche ?

Une carte blanche est toujours un petit piège. Ce n’est pas une pièce, ni un monologue, ni un one-man-show. Je vais tenter des choses nouvelles. Je suis accompagné d’un saxophoniste pour ces lectures. Il y a des réflexions, des images, des voyages qui nés de ce parallèle entre Gènes et Dieppe dont on parlait. Il y a des textes italiens, mes textes. Il y en a un que j’ai écrit à Dieppe sur les pelouses de la plage.

 

Les rendez-vous avec Fabio Alessandrini

  • Parole Al’Dente, vendredi 5 décembre à 20 heures à DSN à Dieppe. Tarifs : de 22 à 7 €.
  • Voyage au pays des Kairos, avec Amin Maalouf, vendredi 27 mars à 20 heures au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe.
  • Vendredi 29 mai à 20 heures au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe.
  • Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr