L’envers du décor dans le Scénario pour une collection du Frac

photo : Élodie Lesourd

Plan, image, séquence : tel est le titre de ce deuxième Scénario pour une collection, présenté jusqu’au 12 septembre au Frac Normandie Rouen. Si le premier s’est attaché à la mise en scène des corps, de la nature et de la matière, le suivant se révèle davantage conceptuel.

Dans cette exposition en deux parties, la première a posé le décor et les personnages. La seconde s’intéresse à l’envers de ce décor. Ce n’est pas le sujet qui domine mais sa conception, sa réalisation, sa représentation. Tout le dispositif de création se révèle dans ce Plan, image, séquence, le deuxième Scénario pour une collection, à voir jusqu’au 12 septembre au Frac Normandie Rouen.

Première étape : les espaces architecturés dans une démarche documentaire avec ceux d’Éric Tabuchi. Le photographe s’est arrêté devant des stations-service abandonnées, des lieux si ordinaires avec leur architecture hybride. François Trocquet effectue un travail sur les lignes avec des sites industriels. La notion d’espace, qu’elle soit physique ou mentale, est aussi interrogée dans une confrontation entre suggestion et réalité. Constance Nouvel remet en scène ses photographies en combinant image, dessin et collage. Le collectif Slavs and Tatar crée des Hymns of no resistance avec un assemblage de partitions, disposées en cercle. A ces musiques bien connues, il modifie les textes pour évoquer le contexte politique international. Quant à Julien Prévieux, il met en scène sa main dans What shall we do next ? pour se défaire de ce geste pinch-to-zoom , le pincer pour agrandir sur les écrans.

Une autre réalité

Les espaces de présentation sont appréhendés de manière différente pour créer des scénographies, des points de vue, des trompe l’œil. Jagna Ciuchta met en place une exposition dans l’exposition dans Paysage avec peinture et deux boucles, composé de photographies de photographies. Élodie Lesourd s’empare de moments de répétitions musicales pour leur apporter une autre réalité avec la peinture. Morgane Fourey va jusqu’à brûler ses propres pièces pour se jouer de l’accident et être dans la réparation.

L’image devient enfin un dispositif avec Francisco Tropa et Pierre Joseph. L’un la décline, l’autre la standardise. Tout en questionnant le principe de la sérigraphie, le premier reproduit une image pour faire apparaître cette même empreinte laissée avec son doigt au milieu d’une couche de peinture. Pierre Joseph fait le travail inverse. Il photographie plusieurs fois un champ de blé qui semble identique mais jamais le même et pointe l’approche de la production agricole aujourd’hui.

Infos pratiques

  • Jusqu’au 12 septembre, du mercredi au dimanche, de 14h00 à 18h00, au Frac Normandie Rouen, 3, place des Martyrs-de-la-Résistance à Sotteville-lès-Rouen.
  • Entrée libre et gratuite
  • Renseignements au 02 35 72 27 51 ou sur www.fracnormandierouen.fr
  • photo : Nature Coming Full © Élodie Lesourd