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Les jeux à l’adolescence

L’adolescence est le thème majeur de cette pièce chorégraphique écrite il y a vingt ans par Dominique Bagouet. Le chorégraphe s’est alors plongé dans sa propre jeunesse afin de retrouver la fraicheur et la force du mouvement brut. Jours étranges, reprise par onze jeunes danseurs, est interprétée mardi 6 mai au Hangar 23 à Rouen.

 

jours_etranges_copieUne reprise, pourquoi ? Dans ce projet, il y a tout d’abord une envie de transmettre. A l’initiative du Triangle, cité de la danse à Rennes, les danseuses, Catherine Legrand et Anne-Karine Lescop, ont animé un atelier avec des adolescents amateurs. « Cette pièce, Jours étranges, s’est imposée. Nous avions cependant deux interrogations », remarque Catherine Legrand, assistante de Dominique Bagouet à la création. « Il y avait tout d’abord la difficulté technique. Cette pièce reste complexe et difficile. Par ailleurs, pour écrire Jours étranges, Dominique Bagouet s’est mis dans cet état de l’adolescence pour écrire sa propre histoire. Une création sur l’adolescence dansée par des adolescents n’est-ce pas un pléonasme ? Au contraire, cela s’est révélé très juste. Les jeunes danseurs étaient dans le vif du sujet. Leur corps était dans cet état. Il n’y avait pas besoin de jeu théâtral ». Il y a tout d’abord eu un travail le temps d’un week-end avec les adolescents. Deux jours pour goûter à la matière de cette pièce chorégraphique. « Nous nous sommes tous régalés ».

 

Une pièce atypique. Dans le répertoire du chorégraphe, Jours étranges est une pièce particulière. L’écriture de Dominique Bagouet a toujours été raffinée, sophistiquée et très précise. « Là, il a voulu être dans un mouvement plus brut avec des corps moins travaillés. A l’adolescence, on n’est pas très bien sur ses appuis. Il y a beaucoup de maladresse ».

Avec Jours étranges, on n’est pas dans une danse de révolte. Dominique Bagouet n’a pas cherché à traduire les émotions de l’adolescence. Il évoque les jeux, les doutes, les joies… « Lors de cette période-là, il y a beaucoup de choses cachées. Il y a véritablement l’idée de retrouver un mouvement simple et naïf, une chose sensible, maladroite, très à fleur de peau ».

 

En improvisation. Autre particularité de Jours étranges : lors de la création, Dominique Bagouet a demandé à ses danseurs d’improviser. « Ce n’est pas quelque chose qu’il faisait avec nous. Il y a eu beaucoup de jeux », se souvient Catherine Legrand. Pour cette reprise, les onze adolescents ont également eu des séances d’improvisation. « A l’origine, la pièce est écrite pour six danseurs. Nous en avons faite une pour onze. Certaines partitions ont été réécrites à partir d’improvisations ».

 

Sur la musique des Doors. Dominique Bagouet a choisi Strange Days des Doors. « Cet album est le point de départ de Jours étranges. C’est une de ses amies qui lui avait rapporté des Etats-Unis. Il l’a entendu pour la première alors qu’il avait 16 ans. Il était à l’école de danse à Cannes ». Avec cette musique envoûtante, le chorégraphe a retrouvé ses émotions d’adolescent.

 

 

  • Mardi 6 mai à 20h30 au Hangar 23 à Rouen. Tarifs : de 21 à 10 €. Réservations au 02 32 76 23 23 ou www.hangar23.fr

Spectacle tout public à partir de 11 ans.