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Les Innocents au Trianon : « nous nous sommes surpris »

photo Caplan
photo Caplan

C’était surtout les années 1990. Souvenez-vous : L’Autre Finistère, Un Monde parfait, Colore, Un Homme extraordinaire… Ces tubes résonnent encore. Les Innocents sortent quatre albums, puis se séparent. Il y a un peu plus de deux ans, JP Nataf  et Jean-Christophe Urbain annoncent leur volonté de retravailler ensemble. Le duo donne quelques concerts pour se roder. C’est donc un retour des Innocents avec un nouveau single, Les Philharmonies martiennes, titre très mélodique et coloré, avant la sortie de l’album, Mandarine,  prévue le 1er juin. Les Innocents jouent jeudi 26 mars au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen. Entretien avec JP Nataf.

 

 

Les Innocents se reforment après leur séparation en 2000. Est-ce que vous avez composé ce nouvel album sans ressentir une certaine pression ?

On ressent une pression quand on a du succès. Mais on ambitionne toujours de faire de la musique au meilleur niveau. Cela a d’ailleurs été souvent un moteur pour nous. Après quinze ans d’absence, nus savons que notre disque sera écouté et nous ne pouvons pas ne pas le réussir. Nous avons réussi à dédramatiser tout cela. Nous revenons depuis deux ans en donnant des concerts dans de petits lieux. Nous jouons devant des fans qui ont beaucoup de bienveillance. Nous avons pris le train avec nos guitares. C’était très agréable. Quand nous sommes arrivés en studio, nous étions frais.

 

Les nouvelles chansons ont-elles été écrites pendant cette tournée ?

Nous n’écrivons pas des chansons comme ça. Surtout à deux. A la fin des Innocents, il y avait des chansons à moi et des chansons de Jean-Chri. Pour ces retrouvailles – et c’est tout l’intérêt – nous avons écrit à deux et très vite. Ce sont des créations gémellaires. Nous avons trituré la matière à deux. Je ne sais pas dire aujourd’hui qui a fait quoi. Notre objectif était de faire un disque parce que c’est excitant.

 

Lors de ce travail d’écriture, est-ce que vous avez retrouvé vos points de repères, vos habitudes ?

En créant quelque de neuf, nous avons vu où nous en étions, ce qui nous a nourri pendant toutes ces années. Quand on a commencé à faire de la musique, il y avait des influences communes. 15 ans plus tard, nous nous sommes un peu éloignés en terme de goût, d’écriture, de son. Cela a ainsi été une lutte excitante. Avec l’âge et l’expérience, nous ressortons ravis de ce travail. J’ai rarement été aussi content de tout un disque.

 

Vous êtes-vous surpris ?

Oui, je crois que Nous nous sommes surpris. Cela a été aussi l’enjeu de cet album. Et c’est là que je suis assez heureux. Nous nous sommes surpris musicalement, psychologiquement, amicalement, amoureusement… Même s’il y a eu des doutes. On en a bavé. On a frôlé la catastrophe plusieurs fois. Nous avons su nous en sortir par le haut à chaque fois.

 

Vous avez composé à deux et vous chantez aussi à deux.

Sur presque tout le disque nous chantons à deux. Nous ne l’avions jamais fait. Ces chansons ont aussi pris leur patine à deux. C’est agréable parce qu’il y a une sorte d’intimité.

  • Jeudi 26 mars à 20h30 au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen. Tarifs : de 22 à 11 €. Réservation au 02 35 73 95 15 ou sur www.trianontransatlantique.com