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Les Musiciens de Saint-Julien sont en « Trilogue » au festival de musique ancienne

photo : Jean-Baptiste Millot

Trilogue ou l’art de la conversation…  Il est mené par François Lazarevitch, flûtes, Lucile Boulanger, viole de gambe, et Justin Taylor, clavecin. Trois musiciens qui créent ce programme de musiques baroques et contemporaines jeudi 20 août en l’église d’Arques-la-Bataille lors du festival de musique ancienne.

François Lazarevitch parcourt les répertoires, traverse les époques, explore diverses contrées. « J’aime bien changer. Il faut toujours approfondir les sujets. Je suis soucieux d’aller au fond des choses. Mais ce côté spécialiste me dérange. À un moment, on finit par avoir des œillères. Il est important de rester spécialiste d’un tas de choses et de voir ces choses dans leur globalité ». 

On connaît l’artiste normand pour son intérêt pour les musiques baroques et de la Renaissance. Il s’ouvre désormais à la musique contemporaine. « Le but est d’avancer dans cette question de l’interprétation musicale, de la compréhension de l’œuvre. Chaque projet est une pierre sur ce chemin. Se consacrer à un autre répertoire vient nous bousculer dans notre confort. Il faut avoir un rapport différent à la technique. Cela oblige à trouver des solutions ».

« Un rôle de soliste »

Dans ce nouveau programme, Trilogue ou l’art de la conversation, qu’il crée lors du festival de musique ancienne, le fondateur des Musiciens de Saint-Julien met en miroir musiques baroque et contemporaine. Et ce, en trio avec Lucile Boulanger, viole de gambe, et Justin Taylor, clavecin. « Le trio est la formation de base de la musique de chambre. J’aime beaucoup ce format par ce qu’il permet un échange et chaque musicien a une place importante. Chacun a un rôle de soliste ».

Pour ce Trilogue ou l’art de la conversation, François Lazarevitch est parti de trois compositeurs de l’époque baroque, Couperin, Rameau et Leclair. Il a ensuite demandé à Gérard Pesson, Philippe Hersant et Vincent Bouchot d’écrire une pièce musicale à partir d’une de leurs œuvres. « Je trouve que Gérard Pesson a une affinité particulière avec Couperin. Tous deux ont une sensibilité proche. Il y a chez eux un côté intimiste, le souci du détail, le goût des petites formes ». Quant à Philippe Hersant qui a beaucoup écrit pour la viole de gambe, il porte de l’intérêt aux compositions de Rameau et s’est emparé de La Marais, un extrait du 5e Concert en ré. « Ce fut comme une évidence ». Vincent Bouchot s’est penché sur une Sonata de Leclair pour composer une pièce « rythmiquement exigeante ».

Les trois musiciens ne jouent pas ces partitions les unes après les autres mais les entremêlent. « Chaque style offre un éclairage à l’autre pour créer quelque chose de nouveau. La musique ancienne sonne ainsi différemment quand elle est mise en miroir à des sonorités contemporaines et vice-versa ».

Infos pratiques

  • Jeudi 20 août à 20 heures en l’église d’Arques-la-Bataille. 
  • Tarifs : de 20 à 10 €, gratuit pour les moins de 18 ans
  • Réservation au 02 35 04 21 03 ou sur www.academie-bach.fr
  • Port du masque obligatoire pour l’entrée dans l’église
  • Photo : François Lazarevitch © Jean-Baptiste Millot

Le programme du festival de musique ancienne

  • Mardi 18 août : Il Violina Suona par Clematis avec Stéphanie de Failly, Amandine Solano et Brice Sailly
  • Mercredi 19 août : Laissez durer la nuit par Les Épopées avec Claire Lefilliâtre, Julien Léonard et Stéphane Fuget
  • Jeudi 20 août : Trilogue par Les Musiciens de Saint-Julien avec François Lazarevitch, Lucile Boulanger et Justin Taylor
  • Vendredi 21 août : Les Divines Longueurs par L’Armée des romantiques avec Girolamo Bottiglieri, Emmanuel Balssa et Rémy Cardinale
  • Samedi 22 août : Quoi de neuf ? Bach ! Par Pierre Hantaï
  • Dimanche 23 août : Jesu Meine Freude par Vox Luminis et Bart Jacobs
  • Lundi 24 août : La Flor en paradis par Tasto Solo avec Ann-Kathryn Olsen, David Mayoral et Guillermo Pérez
  • Mardi 25 août : Nectar (rêveries et ivresses autour du violon seul) par Hélène Schmitt