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« L’histoire d’une époque »

Christophe Brault-00Nouvelle conférence et nouvelle exposition au 106 à Rouen : Christophe Brault, musicologue et ancien disquaire rennais, raconte jeudi 9 octobre 40 ans de rock indé. Il commence en 1974.

 

Raconter 40 ans de musique, c’est un vrai pari.

Surtout en deux heures. Je fais une présentation, un résumé de ces années. Durant cette conférence, je passe pas mal d’extraits, de photos. C’est vrai, c’est un challenge.

 

Pourquoi cet exercice ?

Au départ, c’est un travail collectif. On m’a demandé de faire une play-list sur 40 ans de rock indé. Nous étions une vingtaine à travailler. Nous avons écrit chacun notre play-list et nous les avons comparées. Nous avons ensuite gardé les cent noms qui étaient le plus souvent cités. Ce fut l’objet de batailles homériques parce que chacun avait envie de placer son groupe fétiche. Tout ce travail fait aussi l’objet d’une exposition de pochettes que je viens illustrer lors de cette conférence.

 

Quels ont été les groupes les plus cités ?

Il y a The Clash, Ramones, Kraftwerk, The Cure, The Smiths, The White Stripes.

 

Pas de groupes français ?

Non parce qu’aucun groupe français n’a eu d’influence sur le rock mondial. Même Noir Désir est inconnu aux Etats-Unis. Nous n’avons jamais eu de David Bowie, des Beatles, de Nirvana. C’est juste une constatation. Aujourd’hui, il y a Daft Punk mais on se situe là dans l’histoire de la musique électronique. En Europe, c’est l’Allemagne qui fait le mieux avec, notamment, Kraftwerk.

 

Quels étaient les noms sur votre liste ?

Mon premier était Ramones. Aujourd’hui, c’est l’ultime groupe punk. Après, il y avait Joy Division, The Smiths, Nirvana, Talking Heads…

 

Préférez-vous une période à une autre ?

J’aime toutes les périodes, avec une préférence pour les années 1966-1970 et aussi 1972-1981. C’était mon adolescence. J’ai commencé par écouter les Beatles, les Beach Boys, après les Ramones, The Clash, Joy Division…

 

Quelle est votre définition du rock indé ?

Le rock indé est le rock, créé par des labels indépendants, qui a commencé au moment du renouvellement des générations. On le situe au milieu des années 1970. C’est une bonne base de départ.

 

40 ans, c’est l’histoire d’une époque, voire de plusieurs époques. Comment abordez-vous ces sujets ?

C’est l’histoire d’une évolution, d’une époque en effet à travers la production, les pochettes. Cette histoire musicale est liée à l’histoire du monde. Je fais régulièrement des allusions à l’actualité du moment, aux plus grands événements. Il y a aussi des souvenirs qui reviennent. Cela joue obligatoirement sur l’affect.

 

Quelle place ont les dix dernières années ?

Il ne faut pas les brader. Quand on fait ce genre d’exercice, on a tendance à les oublier parce qu’on manque de recul. Nous ne les avons pas oubliées. Ce sont donc des paris. Nous avons pris des risques car nous ne savons pas ce qu’ils vont devenir. Je finis la conférence avec Vampire Weekend. C’est l’histoire qui continue.

 

  • Jeudi 9 octobre à 20 heures au 106 à Rouen. Entrée gratuite.
  • Exposition 40 ans de musique indé en 120 albums, jusqu’au 1er novembre du lundi au vendredi de 13 heures à 19 heures et les soirs de concert. Entrée gratuite.