L’invincible été de Lilas et Harwan

photo : Simon Gosselin

Au Milieu de l’hiver j’ai découvert en moi un invincible été… Un long titre qu’Anaïs Allais, fondatrice de La Grange aux belles, a emprunté à Albert Camus pour raconter cette histoire entre une sœur et un frère qui regardent différemment le passé de leur famille. C’est vendredi 21 janvier au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux.

Une sœur, Lilas, et un frère, Harwan, ne se comprennent plus. De l’histoire de leur famille commencée en Algérie, ils en ont seulement quelques bribes. L’une ressent un attrait pour ce pays qu’elle ne connaît pas et souhaite construire des passerelles pour comprendre qui elle est. L’autre le laisse complètement indifférent. Méziane, musicien, sera alors un lien essentiel entre eux deux, entre deux pays et deux langues. C’est le récit d’Au Milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été, une citation d’Albert Camus et le titre de la pièce de théâtre d’Anaïs Allais, jouée vendredi 21 janvier au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux.

Ce texte est aussi une partie de l’histoire de la comédienne, également, autrice et metteuse en scène. « Mon grand-père que je n’ai jamais connu était algérien, footballeur professionnel, qui a été sélectionné pour la coupe de France en 1937, puis pour la coupe du monde. Après des recherches, j’ai appris qu’il avait joué au foot à Alger avec Camus. Ils ont dû forcément se parler puisque mon grand-père était arrière gauche et Camus, gardien de but. Cette citation a beaucoup fait écho pendant l’écriture avant de s’imposer ».

Loin des archives

Avec cette création, Anaïs Allais poursuit son travail sur la construction de l’identité. « Il a été nécessaire pour moi de voir l’Algérie d’aujourd’hui et non pas celle des archives, d’aller sur cette terre. J’ai aussi eu besoin de lire beaucoup, de regarder des films, de rencontrer des gens. J’ai eu besoin de m’immerger parce que c’est une histoire complexe. Il était important pour moi d’en connaître les contours ».

Pour être dans le présent, regarder et écrire l’avenir, Lilas, jouée par Anaïs Allais doit regarder en arrière. Pas Harwan, (François Praud) qui craint pour sa sœur. « Il a peur qu’elle se noie dans cette histoire. Alors ils débattent beaucoup. C’est conflictuel mais il y a beaucoup d’amour entre eux deux ». La musique et le théâtre viennent écrire un récit commun et peut-être réconcilier.

Infos pratiques

  • Vendredi 21 janvier à 20 heures au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux
  • Durée : 1h25
  • Tarifs : de 19 à 10 €
  • Réservation au 02 35 97 25 43 ou sur lrv-saintvaleryencaux.com
  • photo : Simon Gosselin