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Madness à Rouen

photo Phil Fisk
photo Phil Fisk

Oui, ils sont là, bien là, toujours là. Les sept garçons de Camden Town ont certes un peu épaissi mais ils portent toujours le costume, les lunettes et le chapeau noirs. Ils ont gardé cette même fougue, ce même sens de l’humour, cette façon de mélanger le salé et le sucré. Madness qui sera mercredi 12 juin à Rouen fait en effet partie de ces vétérans qui savent regarder devant. Et on ne s’en lasse pas. Il faut donc aller voir Madness…

 

Parce qu’il est un groupe culte. Madness est une institution nationale en Angleterre. En trente ans, le groupe s’est fait désirer plusieurs fois. Malgré quelques embrouilles sans conséquence, il ne s’est jamais vraiment séparé. Tout a commencé le 3 mai 1979 dans un pub Hope & Anchor. Sept gamins d’à peine 20 ans imprégnés de culture pop débarquent un soir d’élection. Madness chante et Margaret Thatcher savoure sa victoire dans une Angleterre en pleine récession. Le groupe grandit, séduit, apporte des bouffées d’air frais jusqu’en 1986. Date à laquelle les sept membres marquent une première pause. Six ans plus tard, tous se retrouvent au festival Madstock au Finsbury Park à Londres. Plus de 60 000 personnes sont là. La machine est relancée… En 2012, Madness se produit lors du jubilé de diamant de la reine et lors de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques. Il y a quelques jours, il a lancé sa propre bière, la Gladness. C’est annoncé sur l’étiquette : that’s totally mad.

 

Parce qu’il a le sens de la mélodie. Chez Madness, il y a de la fantaisie mélodique, de la finesse, de l’humour. Les refrains sont accrocheurs et entêtants. Certains titres sont très festifs et d’autres mélancoliques. La plupart n’ont pas pris une ride. Madness, groupe de ska ? L’affirmer serait trop réducteur. La bande emmenée par Suggs est surtout un groupe pop, une couleur qui s’est vite imposée avec des  teintes jazzy, reggae, rock.

 

Parce qu’il est une machine à tubes. Hey you, don’t watch that, watch this… Il suffit de ces quelques mots pour être emmener dans un tourbillon de folie. One Step Beyond reste le titre attaché au nom de Madness. Pourtant, il ne faut pas oublier Baggy Trousers, It must be love, Nightboat to Cairo, Our Houses, utilisée dans des publicités et des émissions. Madness a réussi à classer seize de ses trente-sept singles dans le top 10 durant les années quatre-vingt.

 

Parce qu’il est engagé. La pop de Madness n’est pas seulement sucrée. Les membres du groupe n’ont pas hésité à critiquer la politique menée par le gouvernement Thatcher, à défendre la classe populaire. Ils ont donné des concerts de soutien aux anti-nucléaires, au parti travailliste anglais, à Artists against Apartheid. Madness évoque le quotidien avec toutes ses difficultés, les questions sociétales avec ce sens de l’humour décalé qui le caractérise.

 

  • Mercredi 12 juin à 21 heures quais rive droite, derrière le Hangar 23 à Rouen.
  • Concert gratuit. Première partie : Joad.