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Maissiat au Trianon : « je suis allée au bout d’une parole »

photo Franck Loriou
photo Franck Loriou
photo Franck Loriou

Comme le titre l’indique, il est question d’amour dans le deuxième album de Maissiat. Un vaste sujet. C’est l’amour avec ses mystères, ses doutes, ses joies… Dans Tropiques, sortir en 2013, Amandine Maissiat dévoilait son caractère romantique. Elle confirme dans Grand Amour. Dans ce disque, composé au piano dans la douceur d’Avignon, il y a de l’élégance, de la lumière, de la mélancolie. Maissiat chante vendredi 18 novembre au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen dans le cadre du festival Chants d’Elles.

 

Êtes-vous une personne romantique ?

Oui, je pense. Même si cela se construit dans le temps, comme n’importe quel trait de caractère qui constitue une personnalité. On peut décider de l’assumer, ou pas.

 

Avec ce disque, vous l’assumez.

Avec ce disque, je suis en effet allée au bout de mon geste. Comme pour un geste sportif. Si on ne va pas jusqu’au bout de ce geste, l’action ne peut pas aboutir. J’ai appris cela en composant cet album. J’ai voulu être complet autour de ce thème. Alors, je pensais, je réfléchissais, je pensais à nouveau, je réfléchissais… A un moment, j’ai ressenti que j’écrivais la dernière chanson. Je n’ai pu aller plus loin. Avec Grand Amour, je suis allée au bout d’une parole. J’avais tout dit.

 

Quelle définition donnez-vous au romantisme ?

Je préfère le sens le plus littéraire. Au-delà d’un trait de caractère, le romantisme est devenu une expression courante. Pour moi, c’est un art de vivre, une manière d’être à la vie, aux autres, à l’amour, bien évidemment. C’est un besoin irrépressible de retranscrire et de faire part de ses états d’âme.

 

Quel personnage romantique préférez-vous ?

Je n’ai pas d’exemple qui me vient en tête. En tout cas, ce que j’aime dans les personnages romantiques, ce sont ceux qui ne s’excusent pas de l’être.

 

Est-ce qu’un amour n’est pas obligatoirement grand ?

Je ne crois pas sinon les amours seraient tous équivalents. Quand j’ai écrit cette chanson, Grand Amour, je pensais à grand dans le sens de la hauteur, à quelque chose qui s’élève au dessus de nous. Je pense qu’il faut accepter que quelque chose peut nous dépasser. Même si cela nous fait peur. Quand on vit un grand amour, on se sent fort et, en même temps, c’est effrayant parce que l’on peut se faire manger tout cru.

 

Est-ce facile de parler d’amour ?

C’est plus facile d’en parler que de le vivre, je crois. C’est facile de parler d’amour sans évoquer ce qu’il y a autour, le contexte, la passion, l’engagement, la douleur…

 

Faut-il le faire toujours avec élégance ?

J’ai ce souci d’élégance pour toute chose. Il faut faire attention à ne pas parler que de soi. On réussit quand on parvient à se détacher de soi, de son histoire et de celle des autres. J’arrive à parler de ma propre histoire et aussi à m’en dégager. Écrire une chanson est un acte classique, banal. C’est surtout très beau de partir de cette matière, vue et revue, et d’aller vers quelque chose de noble. Est-ce encore possible d’écrire une grande chanson d’amour en 2016 ?

 

 

 

  • Vendredi 18 novembre à 20h30 au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen. Tarifs : de 16 à 8 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 73 95 15 ou sur www.trianontransatlantique.com
  • Première partie : Claire Jau