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Marie-Hélène Garnier donne le départ du 55

Le 55, projet initié par Amélie Chalmey et Angelo Jossec, commence mardi 30 juin avec une proposition de Marie-Hélène Garnier, metteuse en scène, a proposé à Destin Destinée Mbikulu Mayemba, Alexandre Rasse et Karine Lemoine une lecture de La Plus Précieuse des Marchandises de Jean-Claude Grumberg.

Les tirages au sort, elle y a eu aussi recours pour son Grand Déballage. Lors de ce projet théâtral,, Marie-Hélène Garnier avait dans sa boîte des textes, écrits à partir de portraits filmés d’habitants de l’agglomération rouennaise, et une liste de metteuses et metteurs en scènes, de comédiennes et comédiens. Le hasard avait constitué des duos réunis autour d’un des cinq textes. Un vrai challenge pour ces équipes artistiques qui avaient cinq jours pour créer des portraits théâtraux.

Avec le 55, une idée lancée à la sortie du confinement par Amélie Chalmey et Angelo Jossec, metteuse et metteur en scène de la compagnie Alchimie et du Théâtre des Crescite, c’est un jour, un lieu, une meneuse ou un meneur de projet et des artistes libres à cette date. Là, pas cinq mais une seule journée pour écrire une proposition artistique. « Le 55 permet de faire un trait d’union entre plusieurs générations d’artistes. J’aime leur énergie, leur enthousiasme et leur folie. Cette jeunesse a envie d’avancer. Ce qui est intéressant dans ce projet, c’est le fait de demander aux artistes de s’engager personnellement sans un spectacle abouti et ou reporté ».

Comme une veillée

Mardi 30 juin, Marie-Hélène Garnier, metteuse en scène et fondatrice de La Dissidente, inaugure ce 55 à l’abbatiale Saint-Ouen à Rouen avec le comédien Destin Destinée Mbikulu Mayemba, le musicien Alexandre Rasse et la peintre Karine Lemoine. Quatre artistes pour une lecture en forme de veillée. Elle a choisi La Plus Précieuse des Marchandises de Jean-Claude Grumberg. « Je pense que c’est l’une des plus belles choses que j’ai lue de mon existence. Lui et un de ses frères ont échappé à l’extermination. Pas le reste de sa famille. Après la Seconde Guerre mondiale, il a commencé à écrire et est devenu dramaturge. J’ai découvert ce texte il y a six mois et il m’a hanté. Avec La Plus Précieuse des Marchandises, il a écrit un texte universel et magnifique sur la résistance, la différence, le racisme qui peut être entendu par un enfant de 10 ans. L’écriture est limpide et poétique. Il y a une grande profondeur dans le discours ». 

La Plus Précieuse des marchandises est « un conte sur la Shoah en deux parties, une première qui est une fiction et la seconde, plus documentaire. Les choses que nous vivons et éprouvons ensemble au niveau mondial, ce sont les guerres et les confinements. Il y a de cela dans ce que nous venons de vivre, sans la terreur de la guerre et les privations ».

Pour ce premier rendez-vous du 55, Marie-Hélène Garnier, meneuse et comédienne, est prête à relever le défi. « Nous avons seulement une journée pour nous découvrir. Ce ne sera pas un spectacle mais un geste artistique. C’est comme si on se mettait à table pour goûter un plat. On espère qu’il ne sera pas trop salé, pas trop poivré, que le vin ne sera pas bouchonné. Mais il y a juste l’envie de se retrouver ».

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