Marie-Laure Lapeyrère dirige la Maison des Arts à Grand-Quevilly

Historienne de l’art, Marie-Laure Lapeyrère a quitté les Laboratoires d’Aubervillers pour diriger la Maison des Arts à Grand-Quevilly.

Marie-Laure Lapeyrère est une passionnée d’histoire.« J’ai voulu comprendre le monde à travers ses passés philosophiques et scientifiques, l’histoire des sciences humaines et de l’art. Cela permet de croiser des outils et de construire des boussoles ». Direction l’école du Louvre. « Là-bas, on nous ouvre des portes pour façonner nos pensées. J’étais insatiable pendant cette période. J’ai dévoré des livres ». Autre passion : la photographie, arrivée par « un concours de circonstances. C’est un champ qui m’était inconnu. Après l’école du Louvre, je suis allée à l’université à Paris I. J’ai rencontré Michel Poivert (historien de la photographie, ndlr) qui n’avait pas seulement une approche conceptuelle et théorique. Il y avait toute la dimension technique et expérimentale ».

Historienne de l’art, Marie-Laure Lapeyrère s’attache à la période contemporaine. Celle-ci « parle de mon époque. C’est un constat de la violence et de la beauté du monde. L’art est aussi passé par des formes de contestation, peut s’apparenter à de la performance dans les années 1960 et 1970. Il peut choquer. Il a créé des ouvertures dans la manière de voir le monde. Par ailleurs, la segmentation entre les pratiques a disparu. Nous sommes dans la transversalité. Il y a quelque chose de pluriel. Les artistes sont dans une recherche constante, multiplient les expériences à différents endroits. Ils ont une manière particulière de s’emparer du réel et nous le regardons à travers leur prisme. Aujourd’hui, les artistes sont dans une dynamique. Ils tissent des liens et proposent une expérience artistique et esthétique ».

Retour en Normandie

Marie-Laure Lapeyrère a passé une dizaine d’années en galerie d’art contemporain et de photographie. Elle a également été responsable de la communication aux Laboratoires d’Aubervilliers. Elle dirige désormais la Maison des arts à Grand-Quevilly. Retour en Normandie où elle a passé « des vacances merveilleuses » à la campagne pendant son enfance. Retour également à « une mission d’intérêt général à caractère public ». 

De la Maison des arts, l’historienne a apprécié le lieu et la situation, au cœur de la ville. « C’est l’endroit idéal pour faire l’expérience du commun ». Marie-Laure Lapeyrère l’envisage comme un véritable centre d’art avec de « la production, la diffusion et la sensibilisation ». L’année sera rythmée par quatre expositions, une chaque trimestre qui sera accompagnée de rencontres, de performances, d’une programmation culturelle et d’un travail de médiation. Le projet de la nouvelle directrice comporte le développement de l’artothèque, « un outil pédagogique majeur qui permet à l’art d’entrer chez les habitants », une attention à la création régionale et aux structures du territoire. L’objectif : « l’affirmation d’une identité, un rayonnement plus large et la participation à un dynamisme culturel ».