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Miroirs étendus et les Monstres sacrés

photo Clémence Demesme

Pour ce concert du temps fort, Beethoven Autrement, l’ensemble Miroirs étendus, dirigé par Fiona Monbet, explore la figure du héros à travers deux compositeurs, Beethoven et Wagner. Ce sera mardi 22 décembre dans Monstres sacrés avec l’Opéra de Rouen Normandie.

Beethoven vs Wagner. L’ensemble Miroirs étendus confrontent les deux compositeurs qui appartiennent à « la grande tradition musicale allemande. L’un entre dans le romantisme et l’instaure, l’autre se situe à sa sortie ». Son objectif : confronter deux images du héros, très présent dans le répertoire lyrique. Si Beethoven (1770-1827) en a « une vision lumineuse et intérieure », Wagner (1813-1883) en a « une conception sombre et flamboyante ».

Fondé par trois amis issus du conservatoire de Paris, Fiona Monbet, violoniste et cheffe d’orchestre, Romain Louveau, directeur artistique, et Othman Louati, compositeur, Miroirs étendus construit des narrations musicales singulières avec des instruments sonorisés et électroniques à partir des formes traditionnelles de l’opéra. Pour ce concert, Monstres sacrés, enregistré à la chapelle Corneille à Rouen et proposé mardi 22 décembre, l’ensemble interprète le Triple Concerto pour violon, violoncelle et piano de Beethoven, arrangé par Dimitri Soudoplatoff, les préludes, L’Or du Rhin, La Walkyrie, Siegried et Le Crépuscule des Dieux ainsi que Wesendonck, adapté par Othman Louati. 

« Vers le rêve »

« Avec Beethoven, on entre dans quelque chose de très concret. C’est une forme classique de sonate à laquelle l’oreille est habituée. Il parle d’espoir. Au fur et à mesure, tout se brouille pour emmener vers le rêve. C’est une autre ambiance qui s’installe et qui devrait être celle du monde. Nous avons besoin de rêve pour affronter la réalité », commente Fiona Monbet.

Qui sont véritablement les Monstres sacrés ? Les deux compositeurs, les personnages de ces œuvres ou les interprètes de Miroirs étendus ? Tous ! L’ensemble a choisi un programme exigeant, virtuose et « héroïque », selon Fiona Monbet qui passe du violon à la direction. « Ce sont des partitions difficiles que je travaille depuis des mois. Je dois connaître les parties de tout le monde. C’est une préparation intérieure. Il faut imaginer ce que l’on est censé entendre et trouver l’équation entre de ce qu’il y a dans nos têtes et dans celle des musiciens. C’est une recherche qui s’effectue jusqu’à la fin ». Ce programme Monstres sacrés fait également l’objet d’un futur album.

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