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MuMa au Havre : ouverture gratuite le 14 juillet

La Plage à Trouville, 1865.

Tous les 14 juillet, le musée d’art moderne André-Malraux au Havre, est fermé au public. Cette année, le MuMa est ouvert exceptionnellement ce jour férié et l’entrée est de plus gratuite. Une occasion de découvrir l’exposition Eugène Boudin, l’atelier de la lumière, notamment les scènes de plage, des œuvres exceptionnelles.

 

La Plage à Trouville, 1865.  Princeton University Art Museum.  Gift of the Estate of Laurence Hutton.
La Plage à Trouville, 1865.
Princeton University Art Museum.
Gift of the Estate of Laurence Hutton.

Pour cette nouvelle exposition, Eugène Boudin, l’atelier de la lumière, présentée dans le cadre de Normandie impressionniste, le MuMa au Havre a réuni 25 études de plage. Pour Annette Haudiquet, conservateur en chef du Patrimoine, directrice du MuMa, « c’est extraordinaire » puisque ces œuvres sont, pour la plupart, des prêts de musées internationaux. Il faudra donc attendre de nombreuses années pour les revoir.

 

Les scènes de plage d’Eugène Boudin (1824-1898) ont très peu intéressé les collectionneurs français. Le peintre « se heurte à des méventes. L’État français va acheter des œuvres de Boudin mais il va préférer les marines. Il va alors trouver acquéreur dans les pays étrangers. En France, les grands de ce monde ne se reconnaissent pas dans les tableaux. Ils considèrent cette peinture trop triviale », explique Annette Haudiquet.

 

La baignade est un sujet nouveau. « On ne s’est pas toujours baigné dans la mer, considérée alors comme un élément dangereux, monstrueux. La mode vient d’Angleterre. On découvre les bains de mer et leurs bénéfices pour la santé. Les stations balnéaires deviennent les nouveaux lieux de loisirs. Grâce au chemin de fer, il y a une proximité renforcée de Paris et une plus grande mobilité des clients et des artistes » qui s’intéressent à la vie moderne contemporaine.

 

Eugène Boudin s’empare de ce sujet en 1860, sur les conseils d’un ami marchand. On peut compter 355 scènes de plage dans le catalogue raisonné. Pour Eugène Boudin, attaché à Honfleur, « le sujet reste anecdotique. Il est réduit à un petit tiers du tableau. Les personnages, en groupe ou séparés, prennent place dans un paysage stable ou en mouvement. L’étude de la lumière est toujours fondamentale. Il n’y a pas de traitement individualisé des personnages, pas de portrait mais un traitement des groupes en plein air, d’une foule, selon un rythme musical. Il met en lumière un jupon blanc, un corsage jaune, puis met dans l’ombre un autre jupon ».

 

Eugène Boudin exécute de nombreuses scènes de plage entre 1863 et 1865 sur la côte normande. A partir de 1967, sa peinture évolue. « Le ciel est plus enlevé, la touche se libère ». Après 1869, il met fin à cette série et se consacre aux marines qui lui assurent un plus grand succès.

 

 

  • Eugène Boudin, l’atelier de la lumière, exposition visible au MuMa – musée d’art moderne André-Malraux au Havre, du lundi au vendredi, sauf le mardi, de 11 heures à 18 heures, les samedi et dimanche de 11 heures à 19 heures.
  • Tarifs : 10 €, 6 €, entrée gratuite pour les moins de 26 ans, les demandeurs d’emploi et leur famille, pour tous le premier samedi de chaque mois.
  • Renseignements au 02 35 19 62 62 ou sur www.muma-lehavre.fr
  • Lire également : un portrait de Boudin