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Neuf nouvelles fresques avec Rouen impressionnée

photo Florence Brochoire

Rouen impressionnée 2020, c’est une variété de supports et de styles, une explosion des couleurs. La première partie de Rouen impressionnée est à découvrir dans les quartiers Grammont et Saint-Sever. Olivier Landes, géo-urbaniste et commissaire de cette exposition en plein air, a donné carte blanche à ces street-artistes qui non seulement colorent la ville mais aussi mettent en valeur ou bousculent l’architecture. Cette neuf premières œuvres enrichissent la collection d’art urbain entamée lors de l’édition précédente de Rouen impressionnée avec des fresques monumentales. Les prochaines seront réalisées à partir du 24 août.

Le collectif HSH 

Avant de commencer le chantier sur la façade de la MJC Rive gauche, Lison de Ridder, Paatrice Marchand, Fabrice Houdry et LKsir ont confié aux habitués du lieu un questionnaire de Proust. Les questions : et si la MJC était un végétal, un animal, un minéral, un outil, une couleur, un animal, une musique, un sport… À partir des réponses recueillies, les quatre artistes du collectif HSH ont dressé le portrait de la MJC Rive gauche. Plus précisément une multitude de portraits rêvés, plein de fantaisie comme le cheval-chaise, le judoka-peintre, le toucan cuisinier, l’arbre skate… pour créer une mosaïque géante dans un dégradé de couleurs. Comme toujours avec le collectif rouennais, il faut lire entre les lignes. Ces vignettes amusantes révèlent aussi de jolis messages.

  • MJC Rive gauche, place de Hanovre

Vertigo de Claude Blo Ricci 

Vertigo est une œuvre graphique et abstraite peinte sur une arcade. Claude Blo Ricci réussit une réelle performance dans ce endroit qui n’est pas simple à appréhender. « C’est une œuvre enveloppante. Il y a deux murs et un plafond, un support à trois dimensions. Comme les hommes de la Préhistoire qui peignaient dans les grottes », remarque Olivier Landes. Claude Blo Ricci réussit des dégradés de couleurs de rouge au rose mêlés au bleu, au noir, au blanc et au jaune. Et ça vibre.

  • passage, place de Hanovre

Steps de Savati

Avec Savati, un mur, aussi banal soit-il, devient une fenêtre où apparaissent des personnages. Sur la façade du lycée Blaise-Pascal, il a collé une série de dessins sur lesquels un personnage, tout en rondeur, au regard triste, évolue ou se découpe. Tout dépend dans quel sens on emprunte la rue. Savati s’amuse ainsi à le faire apparaître et disparaître et jouer avec les codes de l’abstraction et de la figuration.

  • Lycée Blaise-Pascal, rue de l’Abbé-Lemire

Renaissance de Ratur

Renaissance pourrait être une publicité pour un parfum. Ratur, artiste graffeur, marie les techniques du graffiti, les pratiques de la bombe et de l’huile sur toile, la figuration et l’abstration. Pour Rouen impressionnée, il a dessiné d’un trait affirmé un visage de profil en partie caché par un végétal. Il y a dans cette œuvre une maîtrise des couleurs et un message d’une portée écologique.

  • 94, rue Saint-Sever

Roberto Ciredz

C’était une grande façade blanche d’un bâtiment toujours inoccupé. Roberto Cirredz a peint un trompe-l’œil magnifique. C’est une banquise en train de foudre dans une belle mer bleue, transparente et paisible. L’artiste offre là un spectacle onirique qui devient paradoxalement inquiétant lorsque l’on retient la dimension écologique

  • 26, rue Desseaux

L’Autre Possible d’Olivia Paroldi

C’est une œuvre singulière dans ce parcours de Rouen impressionnée de part le support et la technique employée. Olivia Paroldi a travaillé sur des portes en bois de l’ ancien garage d’un électricien. Elle a travaillé à la ponceuse et à la gouge pour réussir ce triptyque sur le confinement et le déconfinement. Une jeune femme, enfermée dans sa ville va retrouver la liberté au milieu d’une végétation accueillante.

Autre œuvre inattendue : Patrice Marchand du collectif HSH, a réalisé un dessin au kärcher, un paysage quelque peu naïf, romantique avec une végétation luxuriante.

  • 28, rue Lessard

Envol de Nubian

Le boulevard de L’(Europe avec son flot continu de véhicules… Nubian a voulu prendre le contrepied de cette image quotidienne et prendre un peu de hauteur. Sur une façade, on peut voir un Arlequin, attaché à des ballons, s’envolant tranquillement dans un ciel bleu et parcourant une ville qui rappelle Rouen avec ces vieilles maisons. Mais, dans un coin, surgit un nuage sombre.

  • 15, boulevard de L’Europe

2006250942 de Nelio

Avec Nelio, la ville devient géométrique. L’artiste s’est emparé d’une immense façade d’un immeuble, juste en face de l’entrée du parc Grammont, pour peindre une vue de Rouen à partir de la colline Sainte-Catherine au soleil couchant. Chaque forme représente une architecture, la végétation, et la Seine. 2006250942 est un paysage abstrait qui rappelle les intentions des impressionnistes.

  • 1, rue des Platanes

16 Reflets de LizPonio

1 galet = 1 couleur. On connaît LizPonio pour ses collages d’animaux colorés dans la ville. Pour Rouen impressionnée, OlivierLandes lui a proposé de travailler sur la façade du centre social Simone-Veil. L’artiste rouennaise bouleverse ses habitudes et s’est inspirée des techniques des impressionnistes. Elle en effet peint chaque galet du mur avec « une dizaine de teintes de bleu et quelques touches de rose pour la vibration ». De vrais reflets dans une eau en mouvement.

  • 74, rue Jules-Adeline

Photos : Florence Brochoire